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Reportage

Précarité étudiante : «La réalité, c’est qu’ils ont toujours faim»

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Devant les distributions de colis alimentaires et dans les permanences étudiantes, l’affluence est toujours très importante, malgré la reprise post-Covid. Preuve que la précarité étudiante n’est pas que le résultat de la crise sanitaire.
Selon l'enquête de l'association Linkee, parmi ses 3 200 bénéficiaires, un étudiant sur deux envisage d’arrêter ses études. Devant la mairie du XIIIe arrondissement, à Paris, le 18 octobre. (Cyril Zannettacci/Vu pour Libération)
publié le 30 octobre 2021 à 10h45

Il n’est pas encore 19 heures, pourtant la file d’attente est déjà longue. Les bénévoles de l’association Linkee déchargent en chaîne humaine la nourriture pour l’entreposer dans le hall de la mairie du XIIIe arrondissement de Paris. Les lieux accueillent ce soir d’octobre une distribution de colis alimentaires et de plats préparés pour des étudiants précaires. Bien que ce ne soit pas le lieu habituel, la file ne cesse de s’allonger jusqu’à ceinturer le bâtiment qui donne sur la place d’Italie.

Raïssa, 23 ans, vient de temps à autre depuis les premières distributions, en octobre 2020. A l’époque, les images des files d’attente sans fin avaient fait le tour des réseaux sociaux et des télévisions, plaçant le mal-être étudiant en tête des nombreuses préoccupations de la crise sanitaire. Sauf qu’à l’heure de la reprise économique, «il y a toujours autant de monde», constate l’étudiante en architecture en jetant un coup d’œil derrière elle. «Je viens ici parce que je n’arrive pas à trouver de boulot, alors que les restos ont rouvert», explique la jeune femme comorienne qui attend toujours une réponse pour sa demande de bourse de 100 euros allouée aux étudiants étrangers effectuée il y a trois mois.

«Rien n’a changé en un an, constate tristement Julien Meimon, président de l’association Linkee. La reprise fait