«Si on ne m’appelle pas pour un poste en septembre, je ne m’inquiète pas trop, je sais que j’ai un collègue qui va bientôt flancher quelque part et j’irai le remplacer.» Simon (1), la petite trentaine, contractuel en histoire-géo, peut paraître cynique. Lui, préfère dire qu’il est «lucide». Comme beaucoup de ses collègues, le jeune enseignant, qui s’apprête à entamer sa cinquième année dans l’académie de Bordeaux, pointe une crise des vocations, un manque de reconnaissance et des rémunérations «pas à la hauteur». Au point que les arrêts maladies, les démissions et les reconversions sont devenus monnaie courante. Pour la rentrée 2022, la tension est d’autant plus palpable qu’au printemps, 4 000 postes n’ont pas été pourvus lors des concours de l’Education nationale, laissant craindre une pénurie à la rentrée.
A lire aussi
Pour répondre aux inquiétudes des chefs d’établissement et des candidats en attente d’affectation, le rectorat de Bordeaux a ouvert lundi une cellule de rentrée avec quatre lignes téléphoniques dédiées. Technologie, histoire-géo, anglais, lettres… Dans le Sud-Ouest, au bout du fil, ces disciplines peinent plus que d’autres à trouver preneur. «La preuve, j’ai décroché un poste il y a cinq ans, car ma cousine documentaliste bossait dans un collège où la principale était désespérée de ne pas trouver un remplaçant. J’avais fait des études dans une filière générale, il n’en a pas fallu beaucoup plus pour qu’ils m’embauchent», confie Simon. L’année s