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Polémique

Remous autour du nom des vacances scolaires de la Toussaint et Noël

Le premier syndicat du primaire a présenté mercredi au Conseil supérieur de l’éducation (CSE) un amendement visant à laïciser le nom de congés scolaires, suscitant une réaction violence du syndicat réactionnaire UNI.

Le syndicat FSU-Snuipp propose d’appeler les congés scolaires de la Toussaint «vacances d’automne» et ceux de Noël «vacances de fin d’année». (fotostorm/Getty Images)
Publié le 03/10/2025 à 16h00, mis à jour le 03/10/2025 à 19h29

Les «vacances de printemps» ont déjà remplacé les «vacances de Pâques». Que pensez-vous des «vacances d’automne» et «de fin d’année» pour remplacer la Toussaint et Noël ? Ce n’est pas du goût du ministère de l’Education qui a indiqué vendredi n’avoir «pas retenu» une proposition d’un syndicat enseignant visant à laïciser l’appellation des vacances de Noël et de la Toussaint, et tenu à «clarifier» la situation après une pétition de l’organisation étudiante de droite UNI contre une telle modification.

Lors d’une réunion mercredi du Conseil supérieur de l’éducation (CSE), instance consultative qui regroupe notamment ministère et syndicats, et dont l’ordre du jour comprenait un point sur le calendrier scolaire de l’année 2026-2027, la FSU-Snuipp, principal syndicat du primaire (écoles maternelles et élémentaires) a présenté un amendement visant à modifier l’appellation des vacances scolaires de Noël et de la Toussaint.

44 voix pour, 7 contre et deux abstentions

Cet amendement, qui proposait d’appeler les congés scolaires de la Toussaint «vacances d’automne» et ceux de Noël «vacances de fin d’année», a reçu 44 voix pour, sept voix contre et deux abstentions, a précisé à l’AFP la porte-parole de la FSU-Snuipp, Aurélie Gagnier.

«C’est un amendement qui est en adéquation avec ce que nous portons, avec nos mandats, à savoir des mandats de laïcité, des mandats d’uniformisation. L’automne parle à tout le monde, la Toussaint à beaucoup moins de monde maintenant», a-t-elle ajouté, rappelant que les vacances de Pâques ont changé de nom pour s’appeler «vacances de printemps».

Suite à cette réunion, le syndicat étudiant UNI, membre du Conseil supérieur de l’éducation, a lancé mercredi après-midi une pétition «pour la défense des racines chrétiennes dans les vacances scolaires», regrettant «de vieilles lunes gauchistes qui visent à effacer les racines chrétiennes de la France, ses traditions et son histoire».

«Instrumentalisation lamentable»

Le ministère a, lui, publié vendredi une «clarification», soulignant que cet amendement «n’a pas été retenu par le ministère de l’Education nationale». Le ministère a par ailleurs rappelé que les membres de ce conseil «sont soumis à un devoir de discrétion quant aux documents préparatoires, à la nature des débats et aux délibérations».

La FSU-Snuipp a, elle, déploré une «instrumentalisation lamentable» de leur proposition, alors que 18 points étaient à l’ordre du jour de cette réunion. «L’école a d’autres problèmes», a martelé Aurélie Gagnier auprès de l’AFP. «Le buzz devrait être sur le budget et la nécessité de remettre l’école au cœur des priorités».

«Noël et la Toussaint ne sont pas seulement des congés : ce sont des repères inscrits profondément dans l’histoire de la France et de l’Europe», a jugé le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau. «Couper les enfants de traditions qui relèvent d’un patrimoine partagé, c’est les priver d’une mémoire collective», a-t-il ajouté dans un message publié sur X.

Mise à jour à 18 h 55 avec la déclaration du ministre démissionnaire de l’Intérieur, Bruno Retailleau