Du «bonheur». C’est ainsi qu’accueille la nouvelle Lionel Chanimbaud, le maire de Saint-Etienne-sur-Usson. Le village, 260 habitants, posé dans le Puy-de-Dôme, possède une école et pas n’importe laquelle, celle du documentaire Etre et avoir. Le film de Nicolas Philibert, consacré à la classe alors unique du village, avait été présenté à Cannes en 2002, et avait raflé le prix Louis Delluc – meilleur film français – et de nombreux autres, tout en attirant près de deux millions de spectateurs en salles.
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Alors quand la seconde classe a menacé de fermer à la prochaine rentrée en septembre avec la nouvelle carte scolaire, face à la baisse des enfants inscrits, l’émoi fut grand dans le village et alentour. La presse fut dépêchée, et c’est avec un «extrême soulagement» que le maintien des deux classes, notamment «pour le territoire», a été accueillie par le maire, qui craignait que la suppression d’une classe entraîne la chute de toute l’école. Dans ce combat symbolique des classes rurales, ce maintien est «une bonne chose», considère Lionel Chanimbaud.
«Continuer d’apprendre»
Le rectorat a décidé jeudi soir lors d’une réunion du Conseil départemental de l’éducation nationale (CDEN), selon l’édile, de changer d’avis, maintenant une classe qui scolarise des enfants du niveau maternelle au CP, et une autre qui accueille des élèves du CE1 au CM2. Saluant «un énorme élan de solidarité» ayant rassemblé les habitants du village et des environs et les parents des 19 élèves actuellement dans l’école, la directrice Marlène Baduel souligne le soulagement de tous : «Nos élèves pourront continuer d’apprendre dans de bonnes conditions.»