Cela fait dix-sept ans que Laurence (1) doit faire des travaux dans sa maison. L’eau s’infiltre dans une pièce. «Ça pourrit, ça devient indispensable, mais je n’ai pas les moyens», se désole cette professeure des écoles de l’Aube, qui s’apprête à faire sa 22e rentrée. «Au début de ma carrière, je me suis dit que j’allais serrer les dents pendant dix ou quinze ans et puis ça irait mieux. Mais aujourd’hui, avec 2 200 euros net par mois, je ne peux pas réaliser le plan de vie que j’avais imaginé», poursuit l’enseignante de 43 ans, qui vit seule.
Jeudi, Emmanuel Macron a pris la suite de Jean-Michel Blanquer, et de son successeur au ministère de l’Education nationale, Pap Ndiaye, en s’engageant à ce qu’aucun enseignant ne commence sa carrière «à moins de 2 000 euros net» par mois (contre un salaire d’embauche de base d’environ 1 450 euros aujourd’hui), sans pour autant préciser la forme, le montant ou les personnels concernés par cette revalorisation des salaires.
Une concertation nationale avec les syndicats devrait avoir lieu à la rentrée, «mais ce n’est pas la première fois qu’on nous fait cette promesse et on attend toujours des actes», se méfie Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, syndicat majoritaire du secondaire. Selon