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Portrait

Samuel Paty, un prof impliqué devenu héros posthume

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Proches, amis ou ancien camarade de faculté dépeignent l’homme décapité il y a un an comme une personne discrète, un père très présent et un enseignant passionné par son métier.
About 6,000 people gathered in front of the Bois d'Aulne College in Conflans Saint-Honorine, a suburb of Paris, on October 20, 2020, to participate in a white march in honor of Samuel Paty, a history teacher at the college, who was beheaded in an attack on October 16 for showing caricatures of the Prophet Mohammed during a course on freedom of expression. Relatives and colleagues gather around a portrait of Samuel Paty at the end of the ceremony. (Samuel Boivin/NurPhoto. AFP)
publié le 14 octobre 2021 à 21h28

Le 16 octobre 2020, Samuel Paty a proposé un café à Martin (1), son collègue d’histoire-géo. «Ce n’était pas un hasard», dit aujourd’hui celui qui a quitté l’éducation nationale. Les deux hommes ont passé une heure et demie en tête-à-tête, à discuter autour d’une partie de ping-pong, dans la salle des profs du collège du Bois-d’Aulne de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). Martin préfère garder pour lui la teneur de ces échanges, mais bien sûr ils ont parlé de «ça». Des menaces qui pesaient sur l’enseignant d’histoire-géographie de 47 ans depuis dix jours et ces deux fameux cours où il a montré des caricatures de Mahomet à des élèves de quatrième, auxquels il a proposé de sortir ou de fermer les yeux s’ils le souhaitaient. «Je n’ai pas eu le sentiment qu’il avait peur. Il n’était pas du genre à se laisser impressionner», resitue Martin au sujet de ces heures qui ont précédé la décapitation de son collègue par un terroriste islamiste, à deux pas de l’établissement. Suzanne (1), encore professeure au Bois-d’Aulne, pense à l’inverse qu’«il avait quand même la trouille».

Voilà Samuel Paty : un homme unanimement décrit comme «discret», enferm