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«Sans cette structure je ne sais pas comment j’aurais fini» : à Grenoble, le Clept, havre pour élèves décrocheurs, lutte pour ses financements

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Structure modèle et singulière, basée sur le travail collectif et la parole des jeunes, le Collège-lycée élitaire pour tous accueille une centaine de déscolarisés par an depuis un quart de siècle. Mais son équilibre est menacé par des baisses de subventions.
Le CLEPT, à Grenoble, accueille des jeunes «décrocheurs-décrochés» de 15 à 23 ans. (Facebook Clept)
par François Carrel, correspondant à Grenoble
publié le 4 juillet 2025 à 18h56

«C’est un système incroyable. Tellement bienveillant ! On m’a redonné une chance, on m’a fait sentir capable alors que le système classique me croyait inutile. Cela m’a redonné confiance en l’adulte !» Giovani peine à trouver les mots à la hauteur de sa gratitude pour l’équipe du Collège-lycée élitaire pour tous (Clept) de Grenoble, où il a réussi à reprendre une scolarité depuis deux ans. Enfant placé, il avait décroché en troisième. Plus tard, il avait passé un CAP de serveur, par défaut, avant de plonger en dépression : «Je voulais aller plus loin. Faire des études, du droit. Ici on m’a accueilli, écouté et laissé la porte ouverte le temps nécessaire.» L’an prochain, si tout va bien, il passera son bac de français.

Depuis un quart de siècle, le Clept accueille chaque année une petite centaine de jeunes comme Giovani, «décrocheurs-