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Enseignement supérieur

Sciences-Po : Jean Bassères nommé administrateur provisoire, plusieurs candidats à la direction sur les rangs

Sciences-Podossier
Deux semaines après la démission de Mathias Vicherat, l‘ex-directeur général de Pôle emploi a été nommé ce mardi 26 mars administrateur provisoire de l’établissement d’enseignement supérieur. Plusieurs anciens ministres se positionnent pour en prendre la direction après son intérim.
L'entée d'un bâtiment de Sciences-Po Paris, en septembre. (Laure Boyer/Hans Lucas. AFP)
publié le 26 mars 2024 à 12h26

Il arrive à la tête d’un bateau en pleine tempête. L’ex-directeur général de Pôle emploi, Jean Bassères, a été nommé ce mardi 26 mars administrateur provisoire de Sciences-Po Paris, près de deux semaines après la démission de Mathias Vicherat, renvoyé devant la justice dans un dossier de violences conjugales. Cette nomination a été faite par la ministre de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, «en accord avec la présidente de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP), Laurence Bertrand Dorléac» et prend effet «à compter du 27 mars», est-il écrit dans un communiqué du ministère.

«Diplômé de Sciences Po Paris, Inspecteur général des finances, ancien directeur général de Pôle emploi, ancien président de la commission chargée de préfigurer la réforme de l’Institut national du service public et de l’encadrement supérieur de l’Etat, Jean Bassères dispose d’une expérience unanimement reconnue au service de l’Etat et dans la conduite de l’action publique», poursuit le communiqué. Jean Bassères «est chargé des fonctions de directeur de l’Institut d’études politiques de Paris jusqu’à la nomination d’un nouveau directeur, et d’administrateur de la FNSP jusqu’à la nomination d’un nouvel administrateur». En revanche, «il ne sera pas candidat à la direction de l’établissement», précise le communiqué.

Aurélien Rousseau et Najat Vallaud-Belkacem intéressés

A ce propos, la liste des candidats au fauteuil occupé par Mathias Vicherat - et avant lui Frédéric Mion ou Richard Descoings - prend de l’épaisseur. D’après la Tribune du Dimanche, l’ancien ministre de la Santé Aurélien Rousseau est sur les rangs, lui qui a donné des cours en droit de la ville de 2017 à 2020 du côté de la rue Saint-Guillaume. L’Informé livre ce mardi le nom d’une autre ancienne figure gouvernementale : Najat Vallaud-Belkacem. Contactée par le média, l’ancienne ministre de l’Education nationale, diplômée de Sciences-Po, «n’infirme, ni ne confirme» sa candidature. L’Informé évoque aussi les noms de Rima Abdul Malak, ex-ministre de la Culture, qui dément, et de Clément Beaune, ancien ministre des Transports, qui n’a pas répondu. Au milieu de ces profils très politiques, le nom de la chercheuse Jeanne Lazarus, directrice de recherche au CNRS et doyenne du collège universitaire de Sciences Po, émerge également.

Dans un message adressé aux étudiants et aux personnels, Sciences-Po Paris a précisé le calendrier de la procédure de remplacement du directeur. Une première réunion des bureaux du conseil d’administration (CA) et du conseil de l’Institut (CI) afin d’établir une liste de noms aura lieu le 18 avril prochain. Un appel à candidature sera ensuite lancé le 2 mai, pour une date de clôture du dépôt des dossiers le 30 juin, avant une nomination à partir de mi-septembre.

Outre une crise de gouvernance provoquée par la démission de Mathias Vicherat renvoyé devant la justice dans un dossier de violences conjugales, Sciences-Po Paris est accusé de laisser prospérer l’antisémitisme sur fond de mobilisation étudiante pro-Gaza. L’occupation d’un amphithéâtre par environ 300 militants pro-palestiniens le 12 mars s’est soldée par des accusations d’antisémitisme de la part de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), ce que contestent les étudiants pro-Gaza.