Cela ressemble à un enterrement, mais cela n’en est pas un, à en croire Matignon. Le Service national universel est pourtant bien au centre d’«Etat efficace», la mission annoncée vendredi 19 septembre par Sébastien Lecornu. Pilotée par deux hauts fonctionnaires, Pierre-Mathieu Duhamel et Denis Morin, d’anciens directeurs du budget sous des gouvernements de droite et de gauche, celle-ci vis à «regrouper, fusionner et si besoin est, supprimer des structures qui font double emploi» dans les services de l’Etat, selon le communiqué de presse.
Une chasse aux doublons et aux comités Théodule réclamée depuis plusieurs mois par Les Républicains. Mais qui n’engendrerait que des économies modestes, selon un rapport rendu au Sénat le 1er juillet, qui chiffre le gain à environ 550 millions d’euros au bout de trois ans de mise en œuvre d’une telle réforme. «Il faut se réorganiser pour être plus efficace», fait toutefois valoir le Premier ministre.
Fin du délégué interministériel pour les «territoires en transition énergétique»
A ce titre, Sébastien Lecornu s’apprête ainsi à supprimer la délégation interministérielle en charge du SNU, mais aussi celle «en charge du suivi des conclusions du Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique», celle dédiée «aux restructurations d’entreprises» dont les missions vont être renvoyées à la direction générale des entreprises du ministère de l’Economie, ainsi que la délégation ministérielle «à la forêt et au bois».
Côté sports, c’est la fin pour la délégation «en charge des grands évènements sportifs», qui intègrera la direction des sports du ministère des Sports, le poste de «coordonnateur national des mobilités» pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, et la délégation ministérielle aux JO 2024 du ministère de l’Economie. Le nouveau Premier ministre souhaite aussi balayer le poste de délégué interministériel «à l’accompagnement des territoires en transition énergétique» au 1er octobre 2025. Les textes réglementaires seront publiés dans les prochains jours, précise Matignon.
«Création prochaine du service militaire volontaire»
En ce qui concerne le SNU, l’entourage de Sébastien Lecornu récuse toutefois ce qui ressemble à une abrogation. «Il ne s’agit pas de supprimer le SNU» immédiatement, qui sera toujours géré par les administrations qui en étaient chargées comme aux Armées ou à l’Education nationale, tempère-t-on. «La suppression d’un organisme n’est pas la suppression d’une politique publique», ajoute la même source, affirmant qu’il y aurait «une réorganisation du portage du SNU».
Les deux hauts fonctionnaires, Pierre-Mathieu Duhamel et Denis Morin nommés auprès de Matignon, seraient ainsi chargés d’élaguer cette délégation interministérielle «au 1er janvier 2026», dans un contexte de «mise en extinction du SNU et de création prochaine du service militaire volontaire», précise le même communiqué mentionné plus haut. Le président Emmanuel Macron avait déjà promis en mars «une grande refonte» du SNU et affirmé en juillet qu’il voulait «donner à la jeunesse un nouveau cadre pour servir, selon d’autres modalités, au sein de nos armées», promettant des annonces «à l’automne». Un service militaire volontaire était alors envisagé, sans être acté.