Surveiller les établissements scolaires sans en faire des bunkers. Un numéro d’équilibriste auquel se livre le gouvernement trois semaines après l’assassinat du professeur d’histoire Dominique Bernard dans son lycée d’Arras. Pour la rentrée scolaire ce lundi 6 novembre, Elisabeth Borne a estimé sur France Inter que l’installation de «boutons d’appel» dans les collèges et lycées pour «prévenir immédiatement le commissariat» est «une réponse qui peut être généralisée».
«Ce que je cherche, ce sont des mesures efficaces», a encore affirmé la Première ministre, précisant que le ministre de l’Education nationale Gabriel Attal devait recevoir dans la matinée les associations d’élus locaux «pour définir ensemble les mesures de sécurité qu’on peut mettre en place».
Analyse
Quelques jours après l’attentat d’Arras du 13 octobre, Gabriel Attal avait évoqué la nécessité d’«aller plus loin» en matière de sécurité dans les établissements scolaires, soulignant qu’il y avait «plein de pistes». Le ministre de l’Education nationale avait alors adressé un questionnaire aux directeurs pour recenser les failles de sécurités dans leurs établissements.
Après les réponses livrées par 78 des responsables d’établissements, plusieurs solutions seraient envisagées par le ministère. L’une des principales serait la pose d’alarmes anti-intrusion directement reliées à la police ou à la gendarmerie, les fameux «boutons d’appel» évoqués par la Première ministre ce lundi matin.
La sécurité des établissements scolaires est une priorité absolue. Réunion de travail ce matin en visioconférence avec l’ensemble des associations d’élus locaux afin de poursuivre notre mobilisation collective pour la sécurité de nos élèves et de nos personnels. pic.twitter.com/1hAihyvCHM
— Gabriel Attal (@GabrielAttal) November 6, 2023
Les élus des collectivités locales avaient eux aussi formulé des propositions auprès du ministre pour renforcer la protection des établissements scolaires. Parmi celles-ci, la présidente de Régions de France Carole Delga (PS) avait évoqué la possibilité d’installer des bornes d’appel dans les lycées «pour avoir en urgence le contact avec les forces de police ou de gendarmerie».
Autres pistes à l’étude : l’extension des formations à la gestion de crise. Habituellement proposées aux chefs d’établissements et aux inspecteurs, celles-ci pourraient être étendues à d’autres personnels. Reste la question de l’installation de portiques ou de caméras de vidéosurveillance, une décision qui sera renvoyée aux institutions locales. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) précise que ces dispositifs ne peuvent être mis en place qu’à l’entrée des établissements ou dans les espaces de circulation, mais pas dans les cours de récréation ou les salles de classe.