Sécuriser oui, mais jusqu’où ? C’est le dilemme de l’école. Les syndicats enseignants sont tous d’accord pour mieux protéger les établissements scolaires après l’attentat de vendredi 13 octobre au lycée d’Arras (Pas-de-Calais). Mais ils le sont aussi pour dire que l’école ne doit surtout pas se transformer en bunker. «Aux Etats-Unis, de nombreux travaux scientifiques montrent clairement que si vous enfermez les établissements scolaires sur eux-mêmes, avec des fouilles, des policiers, des détecteurs de métaux, vous les coupez du quartier. L’école ne doit pas rejeter ses alliés que sont les voisins, les parents», prévient Eric Debarbieux, chercheur spécialiste des questions de violence à l’école. Qui précise : l’immense majorité des violences, 95%, viennent de l’intérieur même des établissements, «donc si on les replie sur eux-mêmes on ne réglera pas ça».
Depuis l’attaque d’Arras, la France est passée en alerte «urgence attentat», le niveau le plus élevé du dispositif Vigipirate. Ce qui implique notamment de renforcer la surveillance et le contrôle aux abords des établissements scolaires, avec la possibilité de vérifier les identités et de fouiller les véhicules garés près des bâtiments. «Vu le nombre d’établissements scolaires [58 970, ndlr], il est évident qu’on ne peut pas mettre des policiers, même si les policiers municipaux y contribuent beaucoup, devant chaque établissement, remarquait le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, samedi. Ma