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Smartphone au collège : «Laisser le portable dans une boîte ne va pas régler le problème du harcèlement»

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Les enfants et les écransdossier
La ministre de l’Education nationale, Nicole Belloubet, a annoncé une expérimentation à la rentrée 2024 : installer des casiers pour que, chaque matin, les élèves déposent leur smartphone. Pour «Libération», des professeurs et proviseurs témoignent de la problématique du téléphone portable dans leurs établissements.
Si certains professeurs et chefs d’établissement estiment que l'installation de casiers pour portables est une «bonne idée sur le principe», le téléphone et les réseaux sociaux étant selon eux un «réel problème», d’autres y sont plus réfractaires. (Lionel Urman/ABACA)
publié le 21 mai 2024 à 12h19

Penchés au-dessus d’une copie double à grands carreaux, les collégiens répondent par écrit à une série de questions. La tuile : aujourd’hui, c’est contrôle pour tout le monde. Afin de vérifier que tout se passe bien – et, qui sait, se dégourdir un peu les jambes –, leur professeur décide de circuler dans la salle de classe. Soudain, au détour d’une allée, un objet familier attire son regard : un smartphone. En pleine évaluation, un élève a voulu faire un petit tour en scred sur TikTok.

La scène, racontée par un enseignant de Seine-Saint-Denis, est paradigmatique d’un sujet qui préoccupe nombre d’équipes pédagogiques : une certaine omniprésence des téléphones dans l’enceinte des collèges, le phénomène pouvant toutefois varier d’un établissement et d’une classe à l’autre. Pointant entre autres la nécessité de lutter contre le harcèlement en ligne, Nicole Belloubet a ainsi annoncé le lancement d’une expérimentation à la rentrée 2024. L’idée de la ministre de l’Education nationale, dévoilée le 9 mai sur France Info : installer des casiers à l’entrée des collèges afin que, chaque matin, les élèves y déposent leur smartphone.

Mesure utile ou effet d’annonce ? Si certains professeurs et chefs d’établissement estiment que c’est une «bonne idée sur le principe», le téléphone