Penchés au-dessus d’une copie double à grands carreaux, les collégiens répondent par écrit à une série de questions. La tuile : aujourd’hui, c’est contrôle pour tout le monde. Afin de vérifier que tout se passe bien – et, qui sait, se dégourdir un peu les jambes –, leur professeur décide de circuler dans la salle de classe. Soudain, au détour d’une allée, un objet familier attire son regard : un smartphone. En pleine évaluation, un élève a voulu faire un petit tour en scred sur TikTok.
La scène, racontée par un enseignant de Seine-Saint-Denis, est paradigmatique d’un sujet qui préoccupe nombre d’équipes pédagogiques : une certaine omniprésence des téléphones dans l’enceinte des collèges, le phénomène pouvant toutefois varier d’un établissement et d’une classe à l’autre. Pointant entre autres la nécessité de lutter contre le harcèlement en ligne, Nicole Belloubet a ainsi annoncé le lancement d’une expérimentation à la rentrée 2024. L’idée de la ministre de l’Education nationale, dévoilée le 9 mai sur France Info : installer des casiers à l’entrée des collèges afin que, chaque matin, les élèves y déposent leur smartphone.
Mesure utile ou effet d’annonce ? Si certains professeurs et chefs d’établissement estiment que c’est une «bonne idée sur le principe», le téléphone