La laïcité à l’école, voilà un sujet qui cristallise toutes les tensions, sans que tout le monde n’en comprenne bien le sens, enseignants compris. C’est notamment ce qui ressort d’un sondage Ifop pour le Cnal, le Comité national d’action laïque, dévoilé par Libération ce jeudi 15 juin, à l’occasion d’un colloque sur le sujet à Montpellier. Réalisée auprès de 650 enseignants, du primaire au lycée, l’enquête montre que les idées fausses sur la laïcité augmentent depuis 2018, date du dernier sondage du Cnal. Un plan de formation à la laïcité, étalé sur quatre ans, a pourtant été lancé à la rentrée 2021 pour tous les personnels scolaires. Mais ils ne sont qu’un peu plus de 250 000 à avoir pour le moment été formés sur plus d’1,5 million d’agents.
La moitié des répondants définissent la laïcité comme la «garantie par la République de la liberté de conscience de chacun» et 43 % comme «la neutralité de l’Etat par rapport aux religions et aux partis politiques». Mais ces deux bonnes réponses accusent un recul de quinze points par rapport à 2018 tandis que plusieurs mauvaises réponses gagnent du terrain. 31 % des sondés estiment par exemple que la laïcité est synonyme d’absence du religieux dans l’espace public alors que la liberté de conscience est au cœur de la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat.
Plus prudents
«Faire vivre la laïcité est une odyssée scolaire», résume Rémy-Charles Sirvent, secrétaire national du Cnal. D’abord parce que les enseignants