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Polémique

Stanislas : le gouvernement reconnaît «un non-respect de Parcoursup», et maintient sa confiance à Oudéa-Castéra

Parcoursupdossier
La porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot, a admis ce mercredi 24 janvier que le prestigieux établissement parisien, où sont scolarisés les enfants de la ministre de l’Education et des Sports, n’a pas respecté le fonctionnement de la plateforme d’orientation.
La façade de l'établissement Stanislas le 18 janvier 2024. (Thomas Samson/AFP)
publié le 24 janvier 2024 à 13h17
(mis à jour le 24 janvier 2024 à 13h18)

Un petit mea-culpa et un soutien renouvelé. La porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot a reconnu ce mercredi 24 janvier à la sortie du conseil des ministres qu’il y avait eu «un non-respect de Parcoursup» de la part de l’établissement privé Stanislas, situé dans le cossu VIe arrondissement de Paris. Contournement révélé par Médiapart au sujet notamment d’un des fils de la ministre de l’Education Amélie Oudéa-Castéra.

Dimanche, l’établissement scolaire privé Stanislas avait été rappelé à l’ordre par le ministère de l’Enseignement supérieur à cause de ce «contournement» des règles de Parcoursup. Un vaste rapport dévoilé la semaine dernière par le média en ligne relève qu’à Stanislas, «certains élèves sont incités à renoncer à leurs autres vœux dans Parcoursup» en échange de la «garantie d’être admis» en classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE).

Le rapport note toutefois que la pratique est «très isolée» parmi les lycées ayant accès à des CPGE : «En 2023, sur plus de 600 000 lycéens ayant formulé des vœux dans Parcoursup, il y a seulement 41 candidats qui n’ont fait qu’un seul vœu» pour une CPGE dans l’établissement où ils sont en terminale et «38 sont des élèves de Stanislas». Selon Mediapart, le fils aîné de la ministre de l’Education nationale, Amélie Oudéa-Castéra, dans la tourmente depuis plus d’une semaine, figure parmi ces 38 élèves.

Le ministère de l’Enseignement supérieur a fait savoir dimanche qu’à l’issue de ses investigations, l’inspection générale «a adressé en août un courrier faisant état de ce contournement». Une autre missive a été envoyée le 17 janvier à Stanislas «pour lui rappeler ses engagements» à respecter la charte de Parcoursup, notamment de «respect des principes de liberté d’expression des vœux émis et de choix des propositions d’admission et de non-discrimination, d’égalité de traitement, d’équité et de transparence», précise le ministère.

«Il a été demandé au chef d’établissement de confirmer que toutes les dispositions sont prises en ce sens au sein de son établissement pour la session 2024 qui s’ouvre», a poursuivi le ministère qui ajoute qu’il «appréciera les actions à conduire en regard des réponses du chef d’établissement».

«S’il faut faire autrement, nous ferons autrement»

Le directeur de Stanislas, Frédéric Gautier, a déclaré dimanche sur BFMTV que les élèves de l’établissement décidaient «eux-mêmes» du choix qu’ils font. «Il y a largement de la place pour tous les autres élèves qui veulent postuler, donc il n’y a pas de délit d’initié», a-t-il poursuivi. «S’il faut faire autrement, nous ferons autrement, mais nous n’avons pas le sentiment de léser les élèves qui viennent de l’extérieur ni de tromper nos propres élèves», a-t-il insisté.

Sollicité, l’entourage d’Oudéa-Castéra a rappelé qu’elle «fait l’objet d’un déport concernant les actes relatifs à l’établissement Stanislas». Dans une réponse fournie à Médiapart, il a fait savoir que «comme d’autres familles», celle de la ministre «a suivi la procédure prévue par Stanislas et chacune des étapes prévues par Parcoursup».

Par ailleurs, alors que selon le journal l’Opinion affirme ce mercredi que Gabriel Attal souhaiterait qu’Amélie Oudéa-Castera quitte le gouvernement, Prisca Thevenot a tenté d’éteindre cette rumeur. La porte-parole fu gouvernement a assuré ce mercredi que le nouveau Premier ministre avait «une pleine confiance» dans sa ministre de l’Éducation, en dépit des nouvelles polémiques qui émergent chaque jour.