Les ministres vont-ils faire des distributions de cols roulés ? L’Université de Strasbourg (Unistra) a validé ce mardi après-midi l’adaptation de son calendrier universitaire à son plan de sobriété énergétique, après des «discussions houleuses» en conseil d’administration, selon BFM Alsace.
Face à des factures de gaz et d’électricité qui devraient doubler l’an prochain, la faculté strasbourgeoise va garder portes closes deux semaines supplémentaires cet hiver. Soit un rab d’une semaine de vacances à Noël, avec une réouverture le 9 janvier et non le 2 comme prévu initialement, ainsi qu’une semaine de cours à distance en février. Sans oublier une baisse du chauffage à 19 °C, contre 20,5 °C habituellement, et qui sera allumé «le plus tard possible».
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«Le coût de l’énergie […] s’envole de plus en plus chaque jour», s’était alarmé en septembre le président de l’université, Michel Deneken, dans une vidéo YouTube à l’adresse des quelque 57 000 étudiants de l’établissement, rappelant que celui-ci devait aussi «prendre sa part dans la transition écologique». Selon son prévisionnel, la fac devrait débourser 20 millions d’euros en énergie en 2023, contre 10 millions en 2020, sur un budget total de 600 millions d’euros.
Dans la foulée de cette décision de baisse le thermostat dans les amphis, l’association AES - Alternative Etudiante Strasbourg, a critiqué une décision qui va «précariser les étudiant-e» et «les [faire] travailler dans des mauvaises conditions». Depuis la rentrée, l’Unef déplorait des «enseignants [qui] feront cours en couverture de survie, et les étudiants [qui] grelotteront de froid. On ne peut pas réussir ses études dans de telles conditions», regrettait la présidente de l’organisation, Imane Ouelhadj, à l’annonce de ces fermetures en septembre.
«Entorse au principe de continuité du service public»
Plus largement, «les fermetures administratives constituent une entorse au principe de continuité du service public», dénonçait dans le syndicat FSU. Les activités de recherche pourraient pâtir de ces mesures, avec un moindre accès aux laboratoires. Quant à la semaine de cours en distanciel, la FSU y voit un «télétravail imposé» pour certains personnels, qui conduiront à faire peser sur les salariés et les étudiants «des frais de chauffage et d’électricité qui devraient être à la charge de l’employeur».
Au lendemain de l’annonce du 19 septembre, la ministre de l’Enseignement supérieur Sylvie Retailleau avait averti que la sobriété énergétique ne devait «pas pénaliser les enseignements».