Dans le village de Moussages, dans le Cantal, l’établissement scolaire que dirigeait Caroline Grandjean se situe en contrebas de la mairie, tout près du parvis de la petite église. Une marelle multicolore accueille les élèves avant qu’ils ne pénètrent dans un bâtiment plein de charme, avec ses pierres de taille et son toit en lauze.
Postés non loin des grilles, plusieurs gendarmes surveillent la sortie des classes. Leur présence crée une ambiance lourde tandis que la douzaine d’enfants regroupés en une classe unique s’échappent en courant de derrière les grilles. Ce mardi 2 septembre marquait leur rentrée. Et pour leurs parents, un jour qu’ils n’oublieront pas.
Tous racontent avoir appris «la nouvelle» ce matin : l’ancienne directrice s’est suicidée, laissant dans son sillage tant de questions qu’ils peinent à se souvenir de l’enchaînement exact des événements : les inscriptions homophobes sur le préau de l’école, sur la mairie, sur un véhicule municipal, sur celui d’un parti