Le faux-filet a été bien «ficelé», les tournedos correctement «emballés» et les clients servis en «chemise et cravate». Pour un conseil sur une côtelette ou une cuisson, Rayan a «orienté vers un collègue». Le jeune homme vient de passer trois jours derrière le comptoir de la boucherie d’un supermarché. Ce lundi, il rejoint les cinq autres étudiants inscrits au «CAP inclusion» du Centre de formation d’apprentis (CFA) de la métropole Nice-Côte d’Azur. Pour la première fois en France, ces étudiants handicapés, porteurs d’un trouble cognitif, suivent un parcours rallongé. Ils effectuent en quatre ans – au lieu de deux – leur contrat en apprentissage, dont la semaine nationale démarre ce vendredi 24 janvier. Un doublement du temps pour sécuriser leur formation.
Au tableau, c’est révision du cours sur les conversions. Rayan recopie les chiffres, place les zéros, se concentre sur les virgules. Les litres et les grammes n’auront plus de secret pour lui. «Au collège, je ne connaissais pas ça. Et au supermarché, c’est écrit directement sur la balance», dit l’étudiant de 16 ans, qui rêve d’ouvrir sa boucherie. S’il maîtrise les compétences manuelles, Rayan a du mal avec la graphie des lettres et les opérations mathématiques. L’étudiant a deux ans pour perfectionner les acquis, avant de rejoindre le CAP professionnel classique pour deux années supplémentaires. Ici, on mise sur le temps long. «On avait constaté que ces jeunes aux besoins spécifiques s