«Tu y vas, toi ?» A l’entrée du lycée Blaise-Cendrars de Sevran, en Seine-Saint-Denis, les élèves hésitent à franchir le portail vert foncé orné d’un drapeau palestinien. Peu avant 8 heures, ce lundi 6 mai, une poignée d’entre eux ont tenté de bloquer l’établissement à l’appel de l’Union syndicale lycéenne (USL), qui a invité en fin de semaine dernière les lycées à se joindre au mouvement de protestation contre la guerre dans la bande de Gaza amorcé dans les facs deux semaines plus tôt. Deux bennes à ordures, quelques chariots de supermarché et des barrières récupérées alentour entravent l’accès au bâtiment. Sur le portail, des pancartes en lettres vertes, rouges et noires indiquent le soutien des participants à la cause palestinienne. Un maigre arsenal que la direction de l’établissement a tôt fait d’évacuer, l’heure des cours venue, sans que les protestataires n’opposent de résistance.
Sur le seuil du lycée Blaise-Cendrars, donc, il y a ceux qui avancent sans broncher, écouteurs dans les oreilles. Les autres, une cinquantaine environ, refusent d’aller en cours et discutent autour du bahut. «On est là pour dire que ce qui se passe dans la bande de Gaza est inhumain. Que des gens se fassent tuer tous les jours, jusque dans leur p