Il porte des bottes, une combinaison verte et brandit une tondeuse à moutons, l’air alléché devant un tas de laine. Dans une bulle, il dit : «Profs, je vous tonds un peu, beaucoup, passionnément…» Un autre dessin montre le même personnage avec un nez à rallonge façon Pinocchio. Le sujet de ces caricatures ? Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, dont dépend l’enseignement agricole public. Depuis la rentrée, ces profs, réunis en intersyndicale, dénoncent un «hold-up» sur leurs heures de service, dans le sillage de la réforme du bac professionnel qui s’applique dès cette année dans certaines filières. Après une journée de grève le 14 novembre et une audience le 9 janvier rue de Varenne, en présence de Fesneau, les organisations syndicales (Snetap-FSU, CGT, Sud Solidaires, FO et Unsa) ont mené ce mardi 23 janvier des actions auprès de cinq directions régionales de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Draaf), à Amiens, Rennes, Bordeaux, Dijon et Lyon.
L'édito de Paul Quinio
Dans la capitale des Gaules, une délégation avait au préalable convenu d’une rencontre avec le directeur de la Draaf. A l’issue de ce rendez-vous, une cinquantaine d’enseignants ont occupé le hall de l’institution pour dénoncer une «décision cynique» et le «refus de tout dialogue» de la part de leur tutelle. La pomme de discorde se résume à une équation biaisée : jusque-là, une heure de cours, quelle qu’elle soit, était payée une heure. Désormais, certaines heures seront payées l’équivalent