«Vendredi 6 juin : absents.» A lire les premières lignes, rien d’inhabituel sur cette affiche disposée à l’entrée d’une école élémentaire de La Courneuve, quelques heures avant la fin des classes, jeudi 5 juin. Une simple liste des professeurs absents et classes fermées le lendemain, au nombre de huit. Mais en rouge et en lettres capitales en bas de la feuille, la mention «Fête religieuse», suivie d’une énigmatique référence au «Débarquement de Normandie de 1944» – dont l’anniversaire avait lieu le même jour – indigne parents d’élèves et syndicats. Cette liste est publiée la veille de l’Aïd-el-Kébir, célébration annuelle de la religion musulmane, et vise donc spécifiquement les personnels de l’école ayant prévu une journée d’absence pour cette occasion. L’affiche est rédigée par le directeur de l’école, qui déroge à son obligation de réserve par rapport aux agents sous son autorité. «Les parents d’élèves étaient extrêmement choqués. On n’indique jamais le motif d’une absence. Ça ne respecte pas la neutralité du service public», s’insurge Catherine Da Silva, syndicaliste à la FSU-SnuiPP93.
«C’est la première fois que l’on voit un tel dérapage»
L’absence des professeurs des écoles pour des raisons de fêtes religieuses est autorisée par la loi. Une circulaire du 10 février 2012 indique que «les chefs de service peuvent accorder aux agents qui désirent participer aux cérémonies célébrées à l’occasion des principales fêtes propres à leur confession, les autorisations d’absence nécessaires». L’Aïd fai