Elle voit ce procès comme une étape dans sa reconstruction. Un instant de vérité, qui pourrait l’aider à comprendre comment des élèves, les siens, ont pu patienter avec un terroriste puis in fine lui désigner Samuel Paty, en échange d’une rémunération. Suzanne (1), professeure au collège du Bois d’Aulne de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), souhaite comme une dizaine de ses collègues se constituer partie civile dans l’audience qui se tiendra à partir de ce lundi et jusqu’au 8 décembre au tribunal pour enfants de Paris, à huis clos, dans laquelle comparaîtront cinq mineurs pour «association de malfaiteurs en vue de préparer des violences aggravées» et une sixième pour «dénonciation calomnieuse». Auprès de Libération, la professeure se confie sur l’importance de cette audience.
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«Dès qu’on a appris, il y a un an, qu’il y aurait deux procès, un pour les mineurs et un pour les adultes, on a compris que le procès pour les mineurs serait à huis clos et que se porter partie civile était notre seule possibilité d’y assister. Ça n’a pas été évident pour tout le monde, certains au début ne se sentaient pas légitimes à revendiquer le statut de victime. C’est le fruit d’un cheminement. On souhaite que la justice reconnaisse le préjudice qu’on a subi. C’est important