«Les présidentes et présidents d’université entendent rappeler leur attachement à la tradition d’ouverture de la France en matière d’accueil des étudiantes et étudiants internationaux.» France universités, l’entité qui rassemble les dirigeants des facs et des grandes écoles du pays, a pris position comme rarement sur un sujet politique, ce lundi 18 décembre. Dans un communiqué publié à quelques heures de la commission mixte paritaire qui doit décider du sort du projet de loi immigration, France Universités affiche ses «très vives réserves à l’encontre des mesures adoptées au Sénat en première lecture». Une partie de celles-ci risque de faire leur retour à l’issue des négociations entre le gouvernement et la droite.
«Caution de retour», droits d’inscription majorés… Les impacts du texte pourraient largement entraver l’accès à l’éducation de nombreux étudiants internationaux. De quoi constituer «une insulte aux Lumières dont il a été rappelé à juste titre, dans des circonstances dramatiques, qu’en France elles ne s’éteignent jamais», martèlent les dirigeants des établissements du supérieur. «Ces dispositifs ne feraient que renforcer la marchandisation de l’enseignement supérieur français et accentuer la précarité financière de nos étudiantes et étudiants internationaux», écrivent-ils encore.
Tribune
Ce durcissement des mesures à l’égard des étudiants internationaux a lieu quatre ans après le lancement du plan «Bienvenue en France», qui visait l’accueil d’un demi-million d’étudiants étrangers d’ici à 2027.
Pourtant, comme le rappelle France universités, l’Hexagone «stagne aujourd’hui à la 7e place mondiale, très loin derrière le Royaume-Uni et l’Allemagne, alors qu’elle était encore le 3e pays d’accueil il y a dix ans. Les parlementaires ne peuvent ignorer qu’il en va de l’attractivité de nos universités et de notre pays à l’échelle mondiale.»
Aux côtés de la France universités, la communauté étudiante affirme également son opposition au projet de loi immigration. Dans un communiqué publié ce lundi, l’Union étudiante dénonce une loi «encore plus dure, plus xénophobe et plus raciste» à l’encontre des étudiants internationaux, qui «font partie des plus défavorisés» : «Nous nous refusons à laisser passer de telles mesures antisociales et nauséabondes. En ce sens, l’Union étudiante a décidé de pressuriser les parlementaires siégeant au sein de cette CMP à travers une campagne d’interpellations.»
Mise à jour : à 12 h 58, avec l’ajout du communiqué de l’Union étudiante.