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Laïcité

Une professeure giflée par une élève au lycée de Montreuil, après un désaccord sur sa tenue «religieuse»

L’enseignante d’EPS et l’élève du lycée Jean-Jaurès de Montreuil étaient en désaccord sur la tenue de cette dernière. La professeure a demandé à la lycéenne de retirer son vêtement «à connotation religieuse» avant d’être agressée. D’après le rectorat, ce n’était cependant pas une abaya comme l’affirment des médias.
La lycéenne est inscrite en seconde au lycée Jean Jaurès à Montreuil (Seine-Saint-Denis). (DR)
publié le 8 novembre 2024 à 14h43
(mis à jour le 8 novembre 2024 à 15h32)

Une nouvelle affaire qui s’inscrit dans la question ultrasensible de la laïcité à l’école. Une professeure de sport du lycée Jean-Jaurès à Montreuil (Seine-Saint-Denis) a été giflée par une élève qui lui a craché dessus, mardi, après lui avoir demandé de retirer sa tenue «à connotation religieuse», a indiqué à Libération ce vendredi 8 novembre le rectorat de Créteil, confirmant une information de BFMTV.

L’académie explique que lors d’un cours de sport mardi après-midi dans un stade de la commune «une élève a giflé son enseignante qui lui avait signalé que sa tenue était inappropriée». La tenue de la lycéenne de seconde est décrite comme «inappropriée» et «à connotation religieuse» mais ce n’était pas une abaya (une robe longue traditionnelle couvrante venue du golfe Persique, ndlr), comme écrit par d’autres médias, a précisé le rectorat.

L’élève exclue en attendant un conseil de discipline

L’enseignante, en arrêt de travail depuis cette altercation, a déposé une plainte pour «agression» au commissariat en compagnie du chef d’établissement et elle bénéficiera de la «protection fonctionnelle» avec la prise en charge de ses frais de justice si besoin, confirme à Libé le rectorat. L’élève a été placée «en mesure conservatoire» et éloignée de l’établissement dans l’attente d’un conseil de discipline. «La rectrice condamne cette agression et réaffirme sa fermeté face à toute violence à l’encontre de nos personnels et toute atteinte portée aux valeurs de la République», écrit la rectrice Julie Benetti sur X.

Après la médiatisation de l’affaire, plusieurs personnalités politiques ont réagi pour demander des sanctions et soutenir l’enseignante concernée. «Trop c’est trop. Exclusion immédiate et poursuites judiciaires», a réagi sur X la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse, en appelant à une «tolérance zéro pour toute attaque de professeur». Pour le sénateur PCF des Hauts-de-Seine Pierre Ouzoulias, «on ne transige pas avec la laïcité et on fait bloc avec nos professeurs», selon ses mots sur ce même réseau social.

Mis à jour : à 15 heures, avec plus de précisions du rectorat.