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Enseignement supérieur

Universités : un plan de 7 millions d’euros sur cinq ans pour lutter contre les violences sexuelles

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La ministre Frédérique Vidal a annoncé ce vendredi plusieurs actions à l’échelle nationale pour lutter contre ce fléau dans l’enseignement supérieur et la recherche.
Plusieurs milliers de personnes manifestaient à Paris le 8 mars 2020 pour dénoncer les violences sexistes, à l'occasion de la journée internationale pour les droits des femmes. (SMITH/Photo Smith pour Libération)
publié le 15 octobre 2021 à 12h04

«Il faut que la peur change de camp» et «une vraie tolérance zéro». Ce ne sont pas les slogans les plus originaux, mais au moins, Frédérique Vidal a le mérite de se saisir du sujet. La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a annoncé ce vendredi sur France Info le lancement d’un plan national d’action contre les violences sexistes et sexuelles dans les universités.

«Accompagner les victimes»

Lancé en fin de quinquennat mais prévu sur cinq ans, ce plan mobilisera 7 millions d’euros. Pour faire émerger «plusieurs lieux de recueil de la parole», la ministre mise sur «plan massif de formation» qui «commence aujourd’hui même pour tous les établissements», ainsi que sur la possibilité de financer la venue d’associations impliquées dans cette lutte sur les campus.

«Il faut à la fois prendre en charge psychologiquement les victimes […] et les accompagner pour qu’elles aillent porter plainte. Il n’y a que ça qui fonctionnera», a souligné Frédérique Vidal. Une cellule est aussi prévue au ministère pour l’accompagnement juridique des établissements.

Le lancement de ce plan intervient une semaine après la révélation d’une centaine de faits de harcèlements sexuels, agressions sexuelles et viols sur l’année universitaire à CentraleSupélec, qui a motivé l’ouverture d’une enquête préliminaire.

«La honte est toujours du côté de la victime»

De nombreux établissements ont mis en place des cellules d’écoute mais «elles étaient très peu utilisées», avec très peu de plaintes déposées car «la honte est toujours du côté de la victime», a affirmé la ministre.

En cas d’étudiant soupçonné de viol, «il ne faut pas toujours que ce soit la victime qui soit déplacée, change de cours ou d’établissement. On peut aussi réorganiser les choses», tout en, «évidemment, respectant la présomption d’innocence».

En février dernier, le mouvement #sciencesporcs lancé par des étudiants se disant victimes ou témoins de comportements et de violences sexistes dans des Instituts d’études politiques de France avait déferlé sur les réseaux sociaux.

Frédérique Vidal avait diligenté une mission d’inspection. Cette dernière a préconisé fin juillet à dépasser la simple prise de conscience pour professionnaliser les missions de veille et de recueil de la parole.