Menu
Libération
Reportage

Vandalisme lors de l’occupation du nouveau bâtiment de l’EHESS: «On est plongés dans une telle absurdité»

Article réservé aux abonnés
Election Présidentielle 2022dossier
Une semaine après la fin de l’occupation étudiante de l’Ecole des hautes études en sciences sociales à Aubervilliers, tags et traces du blocage zèbrent toujours l’intérieur du bâtiment. Une plainte a été déposée par la gouvernance de l’institution.
Dans les locaux de l'EHESS le 28 avril, les graffitis ciblent souvent Marine Le Pen et Emmanuel Macron. (Libération)
publié le 1er mai 2022 à 8h57

Au rez-de-chaussée de l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), une boîte à idées recèle deux post-it. Le premier invite à «détruire l’Etat et les flics». Le deuxième, à former une assemblée constituante réservée aux individus plus jeunes que Jésus – seulement les personnes «de moins de 33 ans». A côté, des coquillettes couvrent le sol, de la moisissure colonise du café à moudre. Des poubelles obstruent les couloirs et le décor est sabré de tags. Un mur précise l’arôme qui flotte dans l’air : c’est l’odeur de «la révolution».

L’occupation du lieu par des étudiants s’est achevée il y a près d’une semaine mais le bâtiment, antenne flambant neuve située dans le campus Condorcet, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), en porte encore tous les stigmates. Etudiants, agents et enseignants, pour beaucoup abasourdis, sont tenus à l’écart pour un temps encore indéterminé. Une histoire d’assurance d’après la direction, qui a porté plainte mardi et évalue les dégâts à plusieurs centaines de milliers d’euros. Désormais, l’EHESS se visite comme on part en urbex. Les étages déroulent un fatras de revendications, parfois contradictoires. On lit : «Tous les prophètes sont des menteurs» (en rouge), «les bourgeois ça pue» (en noir), «libérons nous du mâle» (en violet), «foufoune coucou» (en rose), «la curiosité est un vilain défaut» (en blanc) – des cadavres de ce qui ressemble à des caméras pendent au-dessus de ce dernier mess