Le souffle est court, parfois insuffisant. Les traits, eux, sont tirés. Malgré sa santé fragile, le pape, à bord de sa Jeep blanche, sourit largement, ce dimanche de Pâques, à la foule nombreuse à Rome, place Saint-Pierre et ses alentours. Parmi les 60 000 fidèles d’après le Vatican – visiblement la popularité du jésuite argentin ne se dément pas –, la papamobile accomplit un vaste tour, descend même un peu le long de la via della Concilliazione, qui relie la ville de Rome au Vatican. Quelques instants plus tard, pour sa traditionnelle bénédiction urbi et orbi (à la ville et au monde) de la fête de Pâques, François, encadré par les deux cardinaux Lorenzo Baldisseri et James Harvey, est assis à la loggia centrale de la basilique Saint-Pierre d’où il lance un vibrant appel à la paix.
«J’appelle de mes vœux à un échange général de tous les prisonniers entre la Russie et l’Ukraine», a imploré le pontife de l’Eglise catholique, régulièrement mis en cause pour ses positions dans cette guerre, jugées trop conciliantes avec la Russie. Une nouvelle fois, il a plaidé également pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza, le passage de l’aide humanitaire et la libération des otages capturés, en Israël, le 7 octobre. «Ne laissons pas les hostilités en cours continuer à toucher gravement la population civile qui est maintenant épuisée, surtout les enfants», a exhorté le jésuite argentin, aux convictions pacifistes très ancrées.