«80% de la population mahoraise encore sans électricité». Raphaël Ruat, le directeur général d’Electricité de Mayotte, a décrypté sur Mayotte La 1ère la façon dont est rétabli le réseau électrique à Mayotte, alors que seulement «15 et 20% de la population a de l’électricité» sur l’archipel. Il annonce des renforts nationaux, notamment «cinq spécialistes de la Force d’action rapide nucléaire d’EDF» et la construction d’une base-vie, qui permettra, «dès le début de semaine prochaine», «presque une centaine de renforts de techniciens pour diagnostiquer, sécuriser, sauvegarder et rétablir le courant».

«L’hôpital fonctionne à peu près à 40% de ses capacités». Dans une interview au Parisien, la ministre démissionnaire de la Santé, Geneviève Darrieussecq, est revenu sur l’évolution de la crise dans l’archipel. «Les soignants exercent dans des conditions difficiles, la fatigue se fait sentir et ils ont besoin d’être relevés. C’est pourquoi j’ai activé la réserve sanitaire nationale, afin de permettre les renforts de soignants. Certains d’entre eux sont partis dès mercredi après-midi», relève-t-elle. La ministre parle d’un hôpital «très endommagé, en particulier au niveau des toitures, notamment aux urgences et en réanimation. Actuellement, il fonctionne à peu près à 40% de ses capacités. Il a dû se réorganiser très rapidement et les patients en réanimation ont été transférés dans les blocs opératoires».

«La catastrophe la plus grave de l’histoire de France depuis plusieurs siècles» selon Bayrou. Dans un courrier adressé mercredi aux chefs de partis hors LFI et RN et aux présidents des deux assemblées, les invitant à une réunion jeudi à Matignon, le Premier ministre François Bayrou a décrit la catastrophe qui a touché Mayotte comme étant «probablement [...] la plus grave de l’histoire de France depuis plusieurs siècles». «Elle n’égale évidemment pas le cruel désastre des guerres, mais elle frappe par la situation dramatique dans laquelle se trouve depuis samedi dernier ce bout de France.» Selon un dernier bilan, 31 morts ont été recensés dans le département après le passage du cyclone Chido. Pour mémoire, l’éruption de la montagne Pelée, en 1902, avait emporté 28 000 à 30 000 personnes, tandis que l’ouragan Okeechobee avait tué plus de 1 200 personnes dans les Antilles françaises.

Le bilan monte à 31 morts, selon des chiffres provisoires. Après le cyclone qui a dévasté Mayotte, le bilan officiel s’élève désormais à 31 morts. Un chiffre très précaire, tant le décompte des victimes semble difficile. Dimanche, le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville anticipait «sans doute plusieurs centaines» de victimes, «voire quelques milliers».

Quatre tonnes d’aide et des secouristes acheminés par l’avion présidentiel jeudi. Emmanuel Macron va acheminer jeudi à Mayotte dans son avion «quatre tonnes de fret alimentaire et sanitaire ainsi que des membres de forces de secours qui resteront sur place», a annoncé mercredi l’Elysée. «A son arrivée, le président de la République effectuera une reconnaissance aérienne du territoire sinistré, avant de se rendre dans un hôpital où il fera un point de situation avec l’ensemble des acteurs engagés. Il s’entretiendra à l’issue avec le personnel soignant et les patients pris en charge. Enfin, il se rendra dans un quartier détruit, au contact des services de secours, avant d’échanger sur la situation de l’île avec les élus», a détaillé son entourage au sujet de cette visite.

France Assureurs va envoyer une mission de reconnaissance pour évaluer les dégâts. La fédération professionnelle des assureurs indique mercredi qu’elle va envoyer une mission de reconnaissance commune à tous les assureurs concernés sur l’île de Mayotte pour anticiper la gestion des déclarations de sinistres, sachant que, selon l’administration, très peu de ménages sont effectivement assurés. «Nous avons (...) décidé d’activer notre dispositif exceptionnel dédié à la gestion des événements de grande ampleur, qui prévoit l’envoi sur place en urgence d’une mission de reconnaissance commune à tous les assureurs concernés», a indiqué Florence Lustman, présidente de France Assureurs, citée dans un communiqué.

Les évacuations sanitaires entre Mayotte et La Réunion s’enchaînent. Une quarantaine de patients ont été transférés en deux jours entre les deux territoires, rapporte la chaîne la 1re. Alors que les services de santé de Mayotte sont sous pression depuis le passage du cyclone Chido, les évacuations permettent de prendre en charge les patients les plus en difficulté. Ces transferts ont débuté dès lundi à bord d’avions militaires médicalisés.

Le changement climatique a augmenté la violence du cyclone Chido. Sans grande surprise, la hausse mondiale des températures causée par les émissions de gaz à effet de serre de l’humanité a rendu plus puissants les vents du cyclone Chido qui a ravagé Mayotte, estime une étude préliminaire britannique publiée mardi. Selon l’Institut Grantham de l’Imperial College, référence mondiale dans l’évaluation de l’influence du changement climatique sur les phénomènes météorologiques extrêmes, «le changement climatique a relevé l’intensité d’un cyclone tropical comme Chido de la catégorie 3 à la catégorie 4». «Nous estimons que la survenue d’un tel évènement a été rendue 40 % plus probable qu’à l’époque pré-industrielle», écrivent les auteurs.

La soirée spéciale de France 2 a permis de récolter 5 millions d’euros. Environ 2,4 millions de téléspectateurs ont regardé la soirée spéciale «Unis pour Mayotte», diffusée mardi soir sur France 2. Cette édition a permis de récolter 5 millions d’euros au profit de la Fondation de France, a annoncé mercredi France Télévisions. Ces fonds serviront aux projets locaux d’urgence pour la reconstruction et le soutien aux populations.

Au moins 45 morts au Mozambique. Après avoir dévasté l’archipel français de Mayotte samedi, Chido a touché dimanche le continent africain dans le nord du Mozambique, au niveau de la province de Cabo Delgado. Le cyclone a causé la mort d’au moins 45 personnes et a fait plus de 500 blessés dans ce pays d’Afrique australe, selon un nouveau bilan publié ce mercredi par l’Institut national de gestion des risques et désastres.

La région Île-de-France devrait donner 500 000 euros pour aider Mayotte. La région Île-de-France indique dans un communiqué qu’une première aide de 500 000 euros «sera votée demain par le conseil régional en réponse aux besoins d’urgence exprimés par le département de Mayotte : alimentation, eau, secours et soins». Cette aide devrait transiter par la Croix Rouge française et permettre d’acheminer «des moyens humains et matériels sur l’archipel, d’installer des stations de potabilisation d’eau et de déployer un hôpital modulaire».

Le difficile décompte des victimes après le passage du cyclone Chido. Après le cyclone qui a dévasté Mayotte, le bilan officiel s’élève à 22 morts. Le chiffre réel est sans doute largement supérieur, mais il est difficile à déterminer et ne sera sans doute jamais connu. Lire notre article.

Le réchauffement climatique a-t-il dopé le cyclone ? Si on ne peut pas affirmer, en l’état actuel des connaissances, «que le changement climatique a favorisé cet événement, ni qu’il l’a rendu plus intense», selon Météo France, les cyclones puisent leur énergie dans la chaleur des océans. Cette année, les eaux de surface dans la zone où s’est développé Chido étaient proches de 30 °C. De quoi fournir au cyclone le carburant nécessaire pour monter en intensité. Plus largement, «l’intensité moyenne des cyclones tropicaux, la proportion de cyclones tropicaux de catégorie 4 et 5 et les taux de précipitations moyens associés devraient augmenter pour une hausse de la température mondiale de 2 °C», précisent les experts du Giec dans leur rapport spécial sur les océans en 2022.

Vu de Mayotte. Selon Bruno Retailleau, ministre démissionnaire de l’Intérieur, «70 % des habitants ont été gravement touchés» par le cyclone Chido.

Le retour du choléra sur l’archipel ? Si la maladie n’a pas été décelée à Mayotte après le passage du cyclone Chido, son retour reste «une inquiétude», a déclaré la ministre démissionnaire de la Santé Geneviève Darrieussecq ce mercredi sur LCI. «Il n’y a pas aujourd’hui de raison de penser que le choléra serait présent, mais bien sûr que c’est une inquiétude puisqu’il y avait du choléra le printemps dernier, jusqu’au mois de juillet», a-t-elle expliqué, précisant que des réserves de vaccins étaient en train d’être constituées. Elle a aussi évoqué la distribution de pastilles de chlore pour l’eau et la diffusion de messages de prévention auprès de la population. «Notre première urgence, c’est de pouvoir distribuer dans de bonnes conditions l’eau acheminée» sur l’archipel pour venir en aide à la population, a-t-elle souligné. Par ailleurs, elle a assuré que les médicaments étaient «en stocks suffisants». Selon la ministre, 51 évacuations sanitaires ont eu lieu vers la Réunion à ce jour, pour l’essentiel des patients «qui ont des maladies chroniques lourdes et nécessitent des soins lourds».

Manque d’eau, de nourriture et d’électricité. «Il n’y a toujours rien. L’eau n’est pas revenue, on essaye de trouver un peu à manger mais c’est compliqué, beaucoup se couchent avec la faim au ventre… Et l’hygiène, n’en parlons pas. On en est à espérer qu’il pleuve pour pouvoir se doucher et faire nos besoins», a témoigné auprès de Libé une jeune mère de famille à bout. Alors que les routes principales commencent petit à petit à être dégagées, la question des réserves en carburant se pose aussi.

Comment compter les morts ? Après le cyclone qui a dévasté l’archipel ultramarin, le bilan officiel s’élève à 22 morts. Le chiffre réel est sans doute largement supérieur, mais il est difficile à déterminer et ne sera sans doute jamais connu. Logements précaires soufflés au loin, amoncellement de débris, routes impraticables et personnes isolées que personne ne cherche… De nombreux facteurs ralentissent le décompte des victimes. «La priorité, pour le moment, ce n’est pas de donner un chiffre. C’est de sauver les gens qu’on peut encore sauver et d’éviter une crise sanitaire», estime auprès de Libé Eric Brocardi, sapeur-pompier. Lire notre article ici.

La rentrée scolaire pourrait ne pas avoir lieu à Mayotte. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau l’a confirmé : la rentrée scolaire pourrait ne pas avoir lieu à Mayotte le 13 janvier prochain, rapporte la chaîne la 1re. Car si les établissements scolaires ne sont pas ravagés, ils sont mobilisés comme centre d’hébergement d’urgence. D’autant plus que les enseignants sont eux aussi sinistrés.

Une unité de réanimation modulaire déployée. Interrogé sur LCI sur les moyens délivrés par ses équipes et l’armée, la ministre de la Santé démissionnaire Geneviève Darrieussecq détaille : «Nous avons la sécurité civile qui a immédiatement mis en œuvre ses dispositifs (comme le déploiement d’un hôpital de campagne, ndlr). Notre action se poursuivra et s’amplifiera en fonction des besoins. Pour ce qui est du ministère des Armées, nous allons déployer une unité modulaire de réanimation pour venir en soutien de l’hôpital, qui est très dégradé sur le plan bâtimentaire. Nous avons besoin de structures qui seront là à moyen terme, jusqu’à ce que nous puissions faire une reconstruction efficace.»

L’aide humanitaire s’achemine vers l’archipel. Un avion gros-porteur A400M a acheminé 23 tonnes d’eau et de nourriture «pour être distribuées dès aujourd’hui (mercredi) dans les communes», a dit sur Europe 1 le ministre des Outre-mer démissionnaire François-Noël Buffet. Par ailleurs, un bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer, qui a appareillé de La Réunion, doit arriver jeudi matin à Mayotte avec 180 tonnes de fret à bord, selon l’état-major des armées. Un hôpital de campagne va également être installé «d’ici la fin de la semaine» ou «le début de la semaine prochaine» pour «soulager» le centre hospitalier du département, «endommagé» et son personnel «épuisé», a ajouté François-Noël Buffet.