Les pompiers de Paris appellent à limiter les appels.

Feux d’artifices à Brest. Au lendemain d’une nuit déjà bien agitée, les actions reprennent à Brest, où les feux d’artifice sont de sortie, selon une vidéo tournée dans la soirée par un journaliste du journal local le Télégramme. Plusieurs foyers de feu ont été allumés sur la chaussée tandis que pétaradent des feux d’artifice dans le ciel finistérien.

Après Marseille et Lille, le Raid aussi déployé à Lyon.

«Pardon», le premier mot du policier, selon son avocat. L’agent auteur du coup de feu qui a tué le jeune Nahel mardi 27 juin lors d’un contrôle routier à Nanterre (Hauts-de-Seine) a présenté ses excuses à sa famille pendant sa garde à vue, a rapporté jeudi son avocat, Me Laurent-Franck Liénard, sur BFMTV. «Les premiers mots qu’il a prononcés étaient pour dire pardon et les derniers mots qu’il a prononcés étaient pour dire pardon à la famille», a déclaré Me Liénard. S’agissant des faits, et contrairement au parquet qui a estimé que les conditions de l’usage de l’arme n’étaient «pas réunies», l’avocat a jugé que la décision de tirer du policier était «conforme au droit». Le conseil du policier a annoncé qu’il ferait appel du placement en détention de son client.

Le Raid intervient aussi à Marseille. La préfecture de police de Marseille fait part ce jeudi soir de «troubles à l’ordre public» dans le centre de la ville. Pour y faire face, «3 compagnies de CRS, les effectifs de la police nationale [...] et le Raid sont mobilisés», indiquant que 14 interpellations ont eu lieu pour le moment.

Non, l’ambulancier qui avait crié sa colère contre la police n’a pas été condamné à six mois de prison ferme. Ce jeudi 29 juin en fin de journée, de nombreuses publications sur les réseaux sociaux ont fait état d’une condamnation dont aurait écopé l’ambulancier qui a laissé éclater sa colère contre les policiers, quelques heures après la mort du jeune Nahel. Mais s’il a été reconnu coupable d’outrage, l’homme a été dispensé de peine. Notre Checknews.

Des affrontements dans plusieurs quartiers de Toulouse. La police intervient à la suite de tirs de mortiers d’artifices et d’incendies de véhicules dans plusieurs quartiers populaires de la ville d’Occitanie, selon la Dépêche du Midi. Comme la veille, celui du Mirail est le théâtre de heurts, et s’y ajoutent notamment Bagatelle et La Reynerie. Le quotidien local écrit toutefois que «les tensions semblent retomber en raison des orages et d’une forte pluie».

Un tramway incendié et des heurts en Auvergne-Rhône-Alpes. D’après plusieurs vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux, des personnes auraient dégradé une station de tram et incendié un tramway ce jeudi soir à Vénissieux (Rhône), dans l’agglomération de Lyon. France Bleu rapporte également des tirs de mortiers d’artifice dans le centre-ville de Saint-Etienne (Loire).

«Notre police républicaine doit évoluer». Pour le maire PCF de Seine-Saint-Denis, Patrick Bessac, dont la commune touchée par des violences à la suite de la mort de Nahel à Nanterre, la police doit devenir intolérante au phénomène de discrimination et de brutalité. A lire ici.

Des tensions et des arrestations par le Raid vers Lille. De premiers incidents ont éclaté jeudi soir à Lille, où des groupes dispersés de jeunes ont commis des dégradations, sur un secteur où la préfecture avait interdit tout rassemblement et déployé une unité du Raid. Ces membres de «l’antigang», déployés «en assistance» selon la préfecture sont intervenus à plusieurs reprise à bord d’un quad et d’un véhicule blindé pour les repousser. Ils ont «interpellée de façon musclée au moins quatre personnes», d’après La Voix du Nord. Au total, vers 22 heures, la police avait procédé à 24 interpellations sur la métropole lilloise, dont 7 à Tourcoing, selon une source policière.

Le maire de Marseille appelle au calme. Alors que les CRS et les marins-pompiers interviennent dans le centre de la ville près du Vieux-Port face aux multiples feux de poubelles, Benoît Payan joue l’équilibriste. Affirmant sur Twitter suivre «très attentivement la situation», l’élu socialiste affirme que «l’émotion légitime doit pouvoir s’exprimer pacifiquement» mais «appelle les Marseillais à la vigilance, et au calme». «Marseille doit donner l’exemple», plaide-t-il.

Sous pression, l’exécutif tente de garder l’équilibre. Appelant tant bien que mal à l’apaisement tout en condamnant les violences, Elisabeth Borne et plusieurs ministres ont été dépêchés sur les lieux des dégradations commises dans la nuit de mercredi à jeudi 29 juin. Le message en multiplex de ce gouvernement au chevet de ces «symboles de la République» visés après la mort de Nahel. Notre analyse politique.

Déjà un référé contre le couvre-feu à Clamart. Un avocat, Me Vincent Brengartha, annoncé jeudi soir à l’AFP avoir introduit au tribunal administratif de Cergy-Pontoise un référé-liberté contre l’arrêté de couvre-feu pris quelques heures plus tôt par le maire de la ville des Hauts-de-Seine, «totalement disproportionné» à ses yeux. «La période de troubles entraîne des réactions inadaptées qui punissent collectivement les citoyens. La réponse sécuritaire n’est pas la réponse face au malaise social», a estimé l’avocat.

Le policier mis en cause fait appel. Le policier mis en examen pour «homicide volontaire» et placé en détention provisoire, va faire appel «dès ce vendredi matin», annonce sur France info son avocat, Laurent-Franck Liénard.

«La faute d’un homme», pour la mère de Nahel. «J’en veux pas à la police, j’en veux à une personne, celui qui a enlevé la vie de mon fils», a déclaré Mounia, la mère de l’adolescent, au micro de C à Vous sur France 5 jeudi soir. «Ce n’est pas la faute d’un système, mais celle d’un homme», a-t-elle insisté. «Il avait d’autres manières» pour procéder au contrôle routier, a déploré Mounia. Celle-ci espère que la justice sera «vraiment ferme» à l’encontre du policier qui a tiré sur son fils. L’agent a été mis en examen et placé en détention provisoire ce jeudi.

La situation se tend à Marseille. Après un rassemblement en mémoire de Nahel, plusieurs feux de poubelles et de déchets ont été allumés dans le centre de la ville ce jeudi soir. «Le secteur résonne de tirs de mortiers [d’artifice], de pétards et de tirs de gaz lacrymogène», selon France Bleu Provence. Les policiers semblent riposter avec ardeur. «Le bas de la Canebière et le Vieux-Port viennent d’être évacués par de nombreux tirs de grenade de gaz lacrymogène sous le regard médusé des touristes, courant se réfugier dans les cafés du Vieux-Port», rapporte La Provence.

Violences : plusieurs villes mettent en place un couvre-feu. Un couvre-feu nocturne a été mis en place dans plusieurs villes comme Clamart (Hauts-de-Seine) ou Compiègne (Oise) de jeudi soir à lundi matin, en réponse aux violences survenues depuis la mort mardi du jeune Nahel à Nanterre. A Clamart, ville de banlieue cossue et plutôt tranquille, une rame de tramway a été incendiée dans la nuit de mercredi à jeudi. A Compiègne, la mesure de couvre-feu fait suite à une série de violences dans le quartier prioritaire du Clos-des-roses, où selon la mairie, «beaucoup de tirs de mortier» ont visé dans la nuit policiers et pompiers, tandis que des poubelles et véhicules ont été incendiés.

Nahel : les autorités s’attendent «à une généralisation» des violences les nuits prochaines. Les autorités s’attendent à «une généralisation» des violences les «prochaines nuits» après la mort d’un jeune de 17 ans, tué par un policier lors d’un contrôle routier à Nanterre (Hauts-de-Seine), selon une note des renseignements citée par une source policière. Cette note, divulguée par plusieurs médias, est datée de jeudi, au lendemain d’une deuxième nuit de violences urbaines dans tout le pays à la suite de la mort de ce conducteur mineur, prénommé Nahel. Il y est fait mention de «prochaines nuits» qui «vont être le théâtre de violence urbaine avec une tendance à la généralisation» avec «des actions ciblées sur les forces de l’ordre et les symboles de l’État ou de la puissance publique».

Nanterre ne s’éteint pas. Dans le parc André Malraux, les souris courent de partout quand les chats se contentent de bonds offensifs. Des affrontements ont lieu depuis désormais plus de trois heures. Certains font des munitions de pierres qu’il stockent dans des caddies tandis que d’autres vont négocier pour que les pompiers n’éteignent pas un tractopelle en flammes. Sur le chemin vers les tours de la Défense, beaucoup de commerces ne sont plus. Un homme ivre fait le spectacle devant un cordon de CRS. À quelques dizaines de mètres de là, la tension monte. «Ça va chauffer», craint une femme. C’est que la Défense Arena a fait le plein. Ce soir, c’est Maroon 5 sur scène. Par Ludovic Séré