Depuis le début de la guerre, «plus de 26 000 Ukrainiens fuyant l’invasion russe sont entrés sur le territoire français», selon les derniers chiffres annoncés par Jean Castex ce mardi. Un total à prendre avec précaution car beaucoup d’entre eux, pour qui la France n’est alors qu’un pays de transit, souhaitent rejoindre l’Espagne, le Portugal ou le Royaume-Uni. «On ne pourra quantifier ceux qui veulent rester en France que lorsqu’on aura rentré tout le monde dans la protection temporaire», explique Didier Leschi, directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration. Mardi, environ 10 500 titres de séjour, sur l’ensemble du territoire, avaient été accordés au motif de la protection temporaire. Sur les 3,5 millions d’Ukrainiens ayant fui la guerre, plus de 2 millions ont trouvé refuge en Pologne, leur premier pays d’accueil.
Depuis le 4 mars, date de l’ouverture du centre pour les personnes ayant fui l’Ukraine, principal dispositif d’accueil en France désormais implanté Porte de Versailles, environ 5 000 Ukrainiens ayant vocation à rester dans l’Hexagone ont été accompagnés par l’association France Terre d’asile pour une solution d’hébergement – environ 1 000 d’entre eux ont été logés en dehors de la région parisienne. Lundi, 87 000 hébergements ont été recensés par les préfectures, dont 68 000 venant des particuliers – ce chiffre restant à vérifier, les offres émanant de particuliers pouvant être irrecevables.
Reportage
Les autorités françaises ont annoncé se préparer à une augmentation du nombre de réfugiés en France. «Nous devons anticiper pour être prêts le cas échéant à accueillir 50 000, peut-être 100 000 réfugiés», avait déclaré le préfet Joseph Zimet, le 10 mars, après la première réunion de la cellule interministérielle de crise consacrée à l’accueil des déplacés d’Ukraine dont il est à la tête. Une augmentation qui ne semble pas encore perceptible sur le terrain : «C’est plutôt une tendance surprenante, mais les accueils sur le site de la Porte de Versailles ne sont pas en augmentation», affirme Delphine Rouilleault, directrice générale de France Terre d’asile. Quelque 300 réfugiés en recherche de logement affluent sur le site chaque jour. «Ça laisse le temps de s’organiser un peu mieux, car les arrivées pourraient augmenter dans les prochains jours», reprend-elle.
Lundi, 55 tonnes de matériel médical, informatique et une trentaine de groupes électrogènes ont été acheminés par la France vers l’Ukraine. La cargaison, d’une valeur de 2,4 millions d’euros, devrait transiter par la Pologne avant d’être remise aux autorités ukrainiennes «sans délai», a souligné le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.