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Libération
Vive la sobriété

En France, «un jeune qui ne boit pas d’alcool passe vite pour un ovni»

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Alors que le «Dry January» a débuté depuis quelques jours, certains Français ont choisi de vivre cette abstinence toute l’année. Un choix encore mal perçu dans le pays du «bien boire» où l’alcool est un patrimoine national.
Depuis 1961, la consommation d'alcool est passée de 26 litres par an et par habitant à 10,4 en 2020, selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives. (Amaury Cornu/Hans Lucas)
publié le 7 janvier 2023 à 18h30

Imaginez un slalom ou une course d’obstacles. C’est peu ou prou ce que vivent les personnes s’engageant dans le «Dry January» (autrement dit «Janvier sans alcool») au terme de semaines d’abondance. Dire non à une coupe de champagne par-ci, un verre de blanc par-là… Ceux qui souhaitent se mettre à la diète après les agapes des fêtes sont souvent questionnés voire entravés dans leur démarche temporaire. Alors imaginez ceux qui ont choisi de renoncer définitivement à l’alcool. «Tu auras toujours des remarques du style “Ah, mais tu ne bois pas ?”, “Un petit verre, allez”», note Cindy, 34 ans. Depuis sept ans, cette vendeuse et illustratrice est venue grossir les rangs des non-buveurs âgés de plus de 15 ans en France (23 % n’avaient pas bu depuis un an, selon Eurostat en 2019).

Raisons sanitaires, religieuses, par simple goût… Les facteurs de la non-consommation sont, eux, multiples. Mettant en avant ses racines portugaises, Cindy confie avoir été une «grande buveuse». De celles qui consomment aussi au quotidien. Des migraines lui causant une forme «d’état d’ébriété permanent» l’inciteront à poser définitivement la bouteille. Malgré son état