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Libération
Religieux kidnappés

En Haïti, la violence fait profession de loi

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Dix personnes, dont deux religieux français, le père Michel Briand et la sœur Agnès Bordeau, ont été enlevées dimanche dans la périphérie de la capitale Port-au-Prince. Depuis 2018, le pays est en proie à une crise politique conjuguée à la brutalité des groupes armés.
A Port-au-Prince, le 2 avril. (Reginald Louissaint Jr/AFP)
publié le 12 avril 2021 à 19h14
(mis à jour le 12 avril 2021 à 19h45)

Dimanche matin, dans les faubourgs de la Croix-des-Bouquets, à une quinzaine de kilomètres de Port-au-Prince, dix personnes voyagent vers Ganthier, une commune plus à l’est. Sur la route nationale 8, le cortège est en route pour la cérémonie d’installation d’un nouveau curé. Le petit groupe est soudainement enlevé par des hommes en armes. Parmi eux, sept religieux, dont un prêtre et une sœur de nationalité française, Michel Briand et Agnès Bordeau. Trois membres de la famille du prêtre qui devait être installé, le père Jean Anel Joseph, sont également kidnappés.

Le ministère des Affaires étrangères a confirmé lundi «l’enlèvement de deux ressortissants français en Haïti». «Pour l’instant, on sait qu’ils sont en vie», a rassuré sur France Info le père Paul Dossous dans la journée, responsable de la Société des prêtres de Saint-Jacques à laquelle appartient Michel Briand. Des négociations sont menées avec les ravisseurs, qui ont réclamé peu après l’enlèvement une rançon d’un million de dollars. Le Quai d’Orsay n’a pas communiqué d’autres éléments, s’assurant de «la plus grande discrétion» face à la situation.

Qui sont les ravisseurs ?

Selon la police haïtienne, le gang appelé «400 Mawozo» pourrait être à l’origine de ces enlèvements. Opérant à l’est de la capitale, le groupe