Quarante degrés au pic de la journée, et la sensation d’une chape de plomb qui assomme les corps. Libération a arpenté l’Ile-de-France ce mardi 1er juillet, à la rencontre d’habitants marqués par des températures records, en quête du moindre souffle d’air ou espace frais. De Montreuil à Créteil, en passant par Aubervilliers, Pantin et le cœur du Paris touristique, instantanés d’une journée caniculaire.
Montreuil
Un chantier en plein cagnard…
Il n’est pas encore 11 heures et déjà 34 degrés au compteur. A l’encablure de la rue du 18-août à Montreuil (Seine-Saint-Denis), les bruits de machine qui entrechoquent le béton résonnent. «Il fait chaud et toi tu fumes… Va nous chercher de l’eau plutôt», lance Madi Traoré, 35 ans, à un ouvrier qui vient de s’accorder un instant de répit. Autour d’un trou béant de terre et de gravats, l’ouvrier «multitâches» surveille le travail de ses collègues, tous habillés de pantalons et de gilets de chantier. «On arrive à supporter. On a commencé tôt et on finira tôt», explique le trentenaire en essuyant une goutte de sueur qui perle de son front.
…et des boules de pétanque remisées
«Non mais cette chaleur, je n’ai jamais vu ça en France ! C’est comme en Algérie», lance Amar, serveur de 40 ans, en posant son plateau de verres vides sur le comptoir du Café forum, à Montreuil. «Les anciens ne jouent même plus aux boules», renchérit un habitué. Au bar, Momo, 36 ans, s’inquiète surtout de l’après-midi, qui risque «d’être pire». Il se dit particulièrement fatigué par la température qui mo