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Libération
Reportage

En Ille-et-Vilaine, «les sans-papiers n’arrivent pas à construire leur vie, ce n’est pas humain»

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Près de Rennes, des associations plaident pour une régularisation simplifiée du statut des migrants dans un département où le besoin de main-d’œuvre est criant et le taux de chômage très bas.
Willy, originaire de République démocratique du Congo et désormais paysagiste en Bretagne, à Rennes, le 18 janvier 2023. (Quentin Vernault/LIBERATION )
publié le 31 janvier 2023 à 20h23

Saliou Diallo rentre tout juste du travail, arborant un tee-shirt estampillé du nom de sa boîte. Depuis septembre, le Guinéen de 26 ans est en CDI dans une entreprise qui fabrique des pièces de gros œuvre pour le bâtiment. De 7 heures à 14 heures, il coule des planchers en béton. Un boulot «physique», mais dans «une bonne ambiance».

Surtout, grâce à cet emploi, le jeune homme bénéficie d’un titre de séjour, assorti d’une autorisation de travail, qu’il doit renouveler tous les trois mois. «Ça apaise beaucoup les pensées», souffle Saliou, qui a longtemps galéré. Arrivé en France en 2016, ce débouté de l’asile est pris en charge depuis 2018 par Tabitha Solidarité, une association qui héberge une quarantaine de migrants dans les environs de Mordelles (Ille-et-Vilaine), bourgade de la deuxième couronne rennaise. Pendant toutes ces années, Saliou a dû compter sur la solidarité associative pour vivre, «en attendant de pouvoir chercher du travail» et d’être autonome financièrement. En 2020, il obtient une première promesse d’embauche chez un éleveur laitier, mais «la préfecture n’a jamais répondu et le patron s’est découragé», raconte-t-il. Une situation à laquelle sont confrontés nombre de sans-papiers.

Faible taux de chômage

Avec la circulaire Valls de 2012, «on peut faire une demande d’admission exceptionnelle au séjour après cinq ans de présence sur le territoire. Aujourd’hui, sauf cas médical, elle n’est acceptée que s’il y a une promess