«Cette nuit, il n’y a que cinq places d’hébergement d’urgence pour tout Paris…» Azeddine Achbouny, chauffeur depuis trois ans au sein des équipes mobiles d’aide du Samu social de Paris, constate une nouvelle fois la saturation du 115, le numéro d’urgence pour les personnes sans abri, ce soir de novembre. Il est 22 heures lorsqu’il prend la route au départ des locaux de l’organisation, située dans le XIIIe arrondissement, avec Williane, travailleuse sociale, et Alleta Greenberg, infirmière diplômée d’Etat. Chaque nuit depuis trente ans presque jour pour jour, cinq camions partent sillonner les rues de la capitale jusqu’à 5 heures du matin, à la rencontre des plus démunis.
Les équipes se sont rejointes un peu plus tôt pour faire le point sur les rendez-vous fixés avec les personnes plus vulnérables. «On évoque l’état de santé de certaines personnes rencontrées lors des précédentes maraudes, si on a besoin de mettre en place, d’intensifier ou d’arrêter un suivi plus régulier, avec un passage une fois par semaine ou par mois», explique Williane, qui travaille depuis quatre ans avec le Samu social. La ville de Paris est découpée en quatre secteurs, ce qui permet à chaque camion de répondre aux signalements de sa zone. Ces derniers peuvent être transmis par la police, les pompiers, d’autres associations, les maraudes de jour ou par des citoyens et riverains qui passent par le 115 ou l’a