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Libération
Reportage

En Martinique, «tout est trop cher, malheureusement il faut qu’il y ait des dégâts pour qu’on en parle»

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Dans le nord de l’île, les habitants vivent au rythme des blocages et des nuits d’insurrection dans le sillage du mouvement contre la vie chère. Et rejettent en majorité la réponse purement sécuritaire formulée, vendredi 11 octobre, par Bruno Retailleau.
Après une manifestations sur le coût de la vie, à Fort-de-France, le 23 septembre. (Ed Jones/AFP)
publié le 12 octobre 2024 à 9h50

Les habitants de Saint-Pierre, comme ceux du reste du nord de la Martinique, ne sont pas habitués aux mouvements sociaux. L’essentiel des manifestations, barrages et tensions qui peuvent en découler se concentre d’ordinaire aux alentours de Fort-de-France, la préfecture, à une quarantaine de minutes de route plus au sud. Mais depuis deux jours, les Pierrotins passent des nuits agitées, rythmées par le bruit du survol des hélicoptères et du brouhaha qui passe de temps en temps dans la rue malgré le couvre-feu. Au petit matin, chacun sort de chez soi et jette un œil inquiet à sa voiture pour vérifier si elle est toujours là.

Vendredi 11 octobre, les curieux sont nombreux à parcourir le centre-ville et à compter les poubelles brûlées et les magasins vandalisés. A deux pas des cendres de la capitainerie, la vie continue : on fait la queue dans le dernier supermarché de la commune encore ouvert pour faire des stocks. Dans les rayons, tout le monde parle du mouvement contre la vie chère qui perdure depuis le 1er septembre, du durcissement de ces derniers jours et des dégâts de la nui