Il est 19 heures, la nuit est tombée sur Nouméa. Dans sa périphérie, à Dumbéa, la zone commerciale a été ravagée lors des violences de mai. Les gendarmes mobiles sillonnent les rues à bord de voitures de location blanches dans une ambiance fantomatique. Près de 6 000 forces de l’ordre venues de métropole ont été déployées à ce jour en Nouvelle-Calédonie. Les brigades locales ne disposaient pas de suffisamment de véhicules pour les patrouilles envoyées en renfort ces derniers mois. «On tient les ponts et on assure des contrôles de zone permanents», explique le capitaine, à la tête d’un escadron de 66 hommes, basé dans le Grand Est.
Sa priorité : garantir la «viabilité» de la voie rapide qui mène à l’aéroport international de la Tontouta, par lequel sont acheminés «les personnes, le matériel, les médicaments». Il s’agit aussi de protéger les édifices publics, comme les mairies et les écoles. Et en premier lieu le Médipôle, le principal centre hospitalier du territoire, coupé du reste de l’agglomération par les barrages aux premiers jours des émeutes. Seul l’hypermarché a été épargné à Dumbéa.
«Des gens nous donnent à boire ou à manger»
A leur arrivée le 14 septembre, les gendarmes de l’escadron ont connu une première phase d’«attente», destinée à «connaître et reconnaître le terrain», expli