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Libération
Récit

En Nouvelle-Calédonie, une troisième journée de tensions à feu et à sang

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Pour la troisième journée consécutive, mercredi 15 mai, Nouméa a été le théâtre d’émeutes violentes perpétrées par des manifestants qui dénoncent la réforme constitutionnelle du corps électoral engagée par Emmanuel Macron. Au moins quatre personnes ont perdu la vie, dont un gendarme.
Les manifestants ont mis le feu à des bâtiments publics, des magasins ou encore des pharmacies, dans une ampleur telle que l’association Scal’Air a déclaré certains quartiers de Nouméa en situation d’alerte rouge pour la pollution aux particules fines. (Deplphine Mayeur/AFP)
publié le 15 mai 2024 à 21h20

Trois jours que Sylvie (1) n’est pas sortie de chez elle. Dans son quartier de Portes de Fer, à Nouméa, «tout a brûlé», se désole-t-elle : les véhicules garés devant les bâtiments, l’église, et jusqu’à l’école maternelle qu’elle aperçoit depuis sa fenêtre. «Je suis enfermée chez moi. J’entends des explosions, des détonations. La nuit, je ne dors pas parce que je veille. J’ai peur», raconte par téléphone cette Kanake d’une cinquantaine d’années. Pour la troisième journée consécutive, mercredi 15 mai, la capitale du territoire ultramarin a été le théâtre d’émeutes et d’affrontements violents entre les manifestants et la population ou les forces de l’ordre.

A l’origine de la colère : la volonté de l’exécutif français d’élargir le corps électoral territorial provincial, spécifique aux scrutins locaux et gelé à la suite de l’accord de Nouméa signé en 1998. Vivement contestée par les indépendantistes qui y voient une prolongation de la domination coloniale sur l’archipel, la réforme constitutionnelle