«Pour nous, la journée est payée», sourit Jessy, 27 ans, menuisier. Et cela change tout pour cet employé d’une PME de 18 personnes. Il le reconnaît, sans l’initiative de son patron, il serait au travail, ou resté chez lui. Son collègue, à côté de lui, sourit : «En fait, il y a toute l’entreprise» sur le barrage filtrant, au rond-point en face d’Amazon à Lauwin-Planque, près de Douai (Nord). Ils s’étaient d’abord donné rendez-vous au rond-point des Vaches, à Hénin-Beaumont, mais ils n’étaient pas assez nombreux pour bloquer la circulation.
Ils montrent du doigt le chef de leur entreprise, Ferdinand (1), 47 ans. Ce dernier explique : «Je veux montrer qu’en tant que patron, je suis solidaire avec mes salariés. Je suis un citoyen lambda, je me retrouve à la pompe avec les mêmes prix qu’eux, à faire mes courses avec les mêmes coûts.» Il note : «Je ne pense pas être le seul patron à penser comme cela. Peut-être qu’on est des précurseurs.» Le mouvement du 10 septembre l’a séduit tout de suite, en tout cas dans sa forme originelle, l’initiative citoyenne née sur les réseaux sociaux. Moins quand les syndicats ont cadré les