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Décryptage

«En thérapie» : la psychanalyse sur le divan de la scène

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Le succès de la série d’Arte renforce l’impression que la psychanalyse, critiquée depuis le début des années 2000, est de nouveau plébiscitée par des Français fragilisés par une actualité anxiogène.

Frédéric Pierrot est Philippe Dayan et Carole Bouquet est Esther dans la série d'Eric Toledano et Olivier Nakache "En Thérapie" (Carole Bethuel)
Publié le 12/02/2021 à 20h16

Jacques-Alain Miller, gendre de Lacan et fondateur de l’Ecole de la cause freudienne, marmonne trois mots autour de la série d’Arte : «J’ai juste regardé deux minutes.» Mais cette personnalité historique du monde de la psychanalyse lâche quand même, à propos d’En thérapie : «Pour une fois qu’on ne nous lance pas de la boue»

Que diable se passe-t-il, en effet ? Depuis le début des années 2000, on a assisté à un renversement impressionnant de l’image de la psychanalyse, passée d’une théorie dominante et incontestée à une discipline proche de l’escroquerie, avec des règles que l’on caricaturait à tous vents. Et voilà qu’une série télévisée s’immisce dans le cabinet d’un analyste, décrit des séances avec ses patients, révèle des liens entre des symptômes et des mots, et pointe la belle écoute du praticien. Et elle fait un triomphe. Une série «qui fait du bien», lâche Télérama, enthousiaste. «Des séances palpitantes», écrit Libération (édition du 30 janvier). «Mes patients sont enchantés, poursuit Patrick Landman, psychiatre et psychanalyste qui avait fondé «Stop DSM» (collectif qui combattait la classification américaine des maladies mentales). Ils sont très contents, ils dise