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Tempête

Cyclone Dikeledi à Mayotte : pas de victime recensée pour le moment, l’alerte rouge maintenue jusqu’à lundi soir

Cyclone Chidodossier
Encore meurtri après Chido, l’archipel de l’océan Indien a subi le passage d’une nouvelle tempête tropicale ce dimanche 12 janvier. Les autorités ont multiplié les mesures pour éviter une nouvelle catastrophe.
Une photo prise par satellite samedi 11 janvier du cyclone Dikeledi à l'approche de Mayotte. (AFP)
publié le 12 janvier 2025 à 9h12
(mis à jour le 12 janvier 2025 à 18h41)

L’archipel de Mayotte, dévasté par le cyclone Chido il y a moins d’un mois, a affronté ce dimanche 12 janvier la tempête tropicale Dikeledi. Des trombes d’eau se sont abattues sur le 101e département français, provoquant des inondations, alors que la dépression commence à s’éloigner. Au plus près, Dikeledi est passé à environ 100 km au sud du territoire français tôt dimanche. Dans la soirée, le ministre des Outre-mer Manuel Valls a déclaré qu’il n’y a pour le moment «pas de victime» recensée. Le préfet de Mayotte présenté le même bilan un peu plus tôt.

L’alerte rouge en vigueur dans le département depuis samedi a été prolongée jusqu’à lundi soir. «On a toujours des vents extrêmement forts et des pluies qui le sont tout autant», a déclaré ce dimanche soir le préfet sur la chaîne Mayotte-La 1ère, craignant des «inondations importantes», d’autant plus qu’un deuxième épisode d’intempéries va apporter beaucoup de pluies sur l’archipel lundi. Les 320 000 habitants ont été invités à se mettre à l’abri «dans une habitation solide» ou dans un des 79 centres d’hébergement d’urgence - écoles, MJC ou encore mosquées. Ils ont aussi reçu pour consigne de constituer des stocks d’eau et de nourriture pour «tenir le temps du cyclone».

Le «plus fort» de l’impact de Dikeled était attendu «en milieu de journée et durant l’après-midi», anticipait la préfecture mahoraise. Mais après avoir atteint la côte nord-est de Madagascar samedi après-midi, le phénomène avait commencé à s’affaiblir pour être rétrogradé au stade de forte tempête tropicale. A la différence de Chido, il amènait néanmoins avec lui de fortes pluies, susceptibles de générer des crues soudaines, des inondations et des glissements de terrain.

Se sont aussi ajoutées des rafales de vent pouvant atteindre les 90 km/h et risquant «de faire s’envoler des projectiles et des objets», ont prévenu les autorités locales.

Mayotte s’est barricadé. Le trafic des barges - les ferrys locaux - a été mis à l’arrêt depuis samedi 19 heures locales. L’aéroport international Marcel-Henry avait quant à lui fermé ses portes trois heures plus tôt, et ce, jusqu’à nouvel ordre. Durant toute la durée de l’alerte, toute circulation est interdite hormis pour les secours et les personnes autorisées.

Environ 645 personnels de la Sécurité civile sont pré-positionnés dans des lieux stratégiques de l’archipel pour intervenir le plus rapidement possible à l’issue de l’alerte cyclonique afin de «porter secours, évaluer les dégâts et assister les populations», a déclaré la Sécurité civile. Le ministre des Outre-Mer Manuel Valls a assuré que «rien n’[était] laissé au hasard» pour assurer la sécurité des Mahorais.

Après avoir atteint la côte nord-est de Madagascar samedi après-midi - où trois personnes sont mortes et au moins 920 autres sont sinistrées -, le cyclone a commencé à s’affaiblir pour être rétrogradé au stade de forte tempête tropicale, avec des rafales de vent pouvant atteindre sur mer les 130 km/h en rafales, selon Météo-France.

Dikeledi «devrait s’intensifier lentement dans les prochaines 24 heures jusqu’au stade de cyclone tropical tout en se rapprochant des côtes mozambicaines avant d’incurver sa trajectoire vers le sud», anticipe Météo-France. Selon leurs prévisions actuelles, la tempête ne devrait pas toucher terre au Mozambique, «mais la région de Nampula devrait tout de même connaître des conditions très dégradées».

Les cyclones se développent habituellement dans l’océan Indien de novembre à mars. Cette année, les eaux de surface sont proches de 30°C dans la zone, ce qui fournit plus d’énergie aux tempêtes, un phénomène de réchauffement climatique observé également cet automne dans l’Atlantique nord et le Pacifique.

Mise à jour : à 18h41, avec l’ajout des déclarations de Manuel Valls et du préfet de Mayotte.