Menu
Libération
Protection

Enfants de moins de 3 ans et écrans : Catherine Vautrin pour une future interdiction

La ministre de la Santé et des Solidarités, Catherine Vautrin, promet «d’interdire l’exposition aux écrans pour les plus petits, de la naissance à l’âge de 3 ans», même si elle convient que cette «idée» relève d’un changement de paradigme de toute la société.
Le carnet de santé préconise un usage «occasionnel, limité à des contenus à qualité éducative et accompagné par un adulte» entre «3 et 6 ans». (Ioannis Tsotras/Getty Images)
publié le 15 juin 2025 à 19h17

Cette interdiction devra s’appliquer «partout, y compris à la maison» bien que les autorités «ne soient pas chez les gens pour le vérifier», précise Catherine Vautrin.

C’est une façon «d’insuffler l’idée que ça ne se fait pas», justifie la ministre qui fait un parallèle avec «l’interdiction de la fessée».

«La police n’est pas allée vérifier dans les foyers si l’interdiction était appliquée, mais le fait de la proclamer a fini par ancrer l’idée qu’on ne tape pas un enfant, même d’une “petite fessée”».

La ministre prévoit cependant de publier «dans les toutes prochaines semaines un arrêté interdisant les écrans dans les lieux d’accueil des enfants de moins de 3 ans».

«Les professionnels ont déjà une forte sensibilité à l’impact des écrans sur les tout-petits. Ils ont contribué à l’élaboration d’un référentiel sur la qualité d’accueil qui mentionne déjà cette interdiction, et cela leur donnera une assise encore plus forte pour conseiller les parents», a expliqué Mme Vautrin.

«Prise de conscience collective»

Des informations seront également envoyées aux parents via la Caisse d’allocations familiales et la Caisse d’assurance maladie, avec des mentions dans le carnet de santé et le carnet de maternité, a-t-elle précisé.

Le carnet de santé entré en vigueur au 1er janvier stipule «pas d’écran avant 3 ans», et préconise un usage «occasionnel, limité à des contenus à qualité éducative et accompagné par un adulte» entre «3 et 6 ans».

Le gouvernement mènera en outre «des campagnes de communication, de façon à ce que personne ne puisse nous dire : “Je ne savais pas.”»

Fin avril, un rapport publié par des experts de la santé a appelé à une «prise de conscience collective» face aux effets délétères des écrans sur les plus jeunes, chez lesquels l’exposition aux tablettes, à la télévision, aux ordinateurs, aux téléphones ou aux jeux vidéo «altèrent durablement la santé et les capacités intellectuelles».

En avril 2024, une commission d’experts avait remis au président de la République, Emmanuel Macron, un rapport avec une batterie de préconisations dont celle de ne pas exposer aux écrans les enfants de moins de 3 ans.