Une bille d’airsoft en acier dans le menton. Dix-sept coups de couteau. Puis un acte d’une violence inouïe : la décapitation. «De notre côté, nous n’en saurons pas plus, souligne Virginie Le Roy. Les médecins légistes l’ont dit : impossible de savoir s’il était en vie à ce moment, s’il était conscient, s’il a souffert.» L’avocate des parents et de l’une des sœurs de Samuel Paty est l’avant-dernière robe noire – sur seize – à plaider face à la cour d’assises spécialement composée. Pendant une heure, elle a minutieusement ausculté le lacis mortifère qui a conduit à l’assassinat du professeur d’histoire-géographie et a fait jaillir, dans une salle pleine à craquer, la souffrance de ses proches.
Car le 16 octobre 2020, le chemin de Samuel Paty croise celui d’un «enragé biberonné à la bêtise et à la violence, aveuglé par son prophète. Mais il n’était pas là par hasard. Abdoullakh Anzorov a été guidé. Par qui ? Brahim Chnina et Abdelhakim Sefrioui. Comment ? Avec l’aide indispensable d’