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Libération
Collectionneurs de l’extrême 3/5

Eric, collectionneur de sachets de sucre : une passion qui ne manque pas de sel

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Glycophile depuis trente-cinq ans, le Manceau a arrêté de mettre des sucres dans son café pour en collectionner les emballages. Aujourd’hui, il en possède plus de 8 000 et représente une pratique en perdition qu’il tente de préserver de l’oubli.
Au Mans le 11 aout, portrait de Eric Coquard collectionneur de sachet de sucre. (Quentin Vernault/Libération)
publié le 21 août 2021 à 8h28

Eric n’est pas spécialement «bec sucré». C’est tout juste s’il grignote un carreau de chocolat noir de temps à autre. Dans sa cuisine, pas de paquets de gâteaux, pas même quelques bonbons. Cela fait belle lurette qu’il n’a pas fait de stop au rayon confiseries pour jeter son dévolu sur un paquet Daddy ou une brique Beghin Say. Son truc à lui, c’est plutôt le bon café qu’il déguste brûlant et sans édulcorant. Farouche détracteur des glucides en tout genre ? Rien de tout ça. Chez Eric, le sucre n’est pas une affaire de consommation, mais de collection. Depuis 1986, le Vendéen d’origine est glycophile. En trente-cinq ans, il a accumulé chez lui plus de 8 000 emballages de sucre, tous différents, qu’il traque et classe avec minutie à la manière d’un philatéliste acharné. Un «petit joueur», insiste-t-il lui-même. Un Néerlandais posséderait une collection à faire pâlir les mordus du glucose, avec plus de 450 000 sachets au compteur. N’empêche que le nom d’Eric pèse dans le milieu où il s’investit depuis des années. Du haut de ses 60 ans, il est le tout nouveau président du Club des glycophiles français, 200 adhérents. Une responsabilité qui fait sa force et «sa fierté».

Immense, flanqué d’une bouille qui a gardé de ses traits enfantins, Eric est un conteur, le genre de bonhomme avec qui passer une journée sans voir le temps s’écouler. Il parlerait des heures des passions qui font pétiller ses yeux : le sucre, qui occupe son temps libre, les trains,