Au numéro six de la rue de Trévise, dans le IXe arrondissement de Paris, il n’est pas très difficile de distinguer les passants étrangers au quartier. Ce sont ceux qui ralentissent en approchant des tôles blanches et des barricades enveloppant l’immeuble en pierres de taille. On les voit lever la tête, lâcher de timides «ah oui quand même», face aux fenêtres béantes du premier étage, écarquiller les yeux devant la façade ravagée du rez-de-chaussée. Pendant ce temps, les riverains de ce coin cossu de la capitale pressent le pas. Trois ans qu’ils vivent au milieu des stigmates de l’explosion au gaz du 12 janvier 2019, qui a tué quatre personnes, fait 66 blessés et plus de 400 sinistrés. Les travaux de reconstruction – retardés par les expertises judiciaires et la crise sanitaire – n’ont toujours pas commencé. Linda Zaourar, présidente de l’association Vret (Victimes et rescapés de l’explosion de la rue de Trévise), peine à passer près de l’édifice sans replonger dans les souvenirs de l’accident, un des plus graves jamais survenus à Paris : «Le bruit, les cris, le sang, la douleur, la peur... tout est encore ici».
La lente indemnisation des victimes
Un espoir nouveau accompagne les commémorations de ce mercredi. Deux jours avant le troisième anniversaire de la catastrophe,