Avant, il n’y avait qu’un grand cahier. Chaque ligne correspondant à un bénéficiaire de l’association Saint-Vincent-de-Paul, avec fiche de liaison et heure de rendez-vous. C’est le consciencieux travail de Roseline à l’entrée du local associatif. Elle soigne cet accueil personnalisé, sans file d’attente et avec ordre de passage. Depuis l’arrivée d’Ukrainiens à Fréjus (Var), Roseline écrit dans un second cahier. «C’est pour mieux se retrouver, dit la bénévole en farfouillant dans les pages. Les noms de famille, c’est différent de ce qu’on rencontre chez nous.» En un mois et demi, 60 Ukrainiens ont trouvé refuge à Fréjus. La mairie Rassemblement national (RN), longtemps opposée à l’arrivée de migrants, va jusqu’à organiser leur installation.
C’est un samedi de février, juste après le déclenchement de la guerre en Ukraine, que l’association est contactée par la mairie. «S’il devait y avoir des réfugiés ukrainiens à Fréjus, on allait mettre tous les moyens disponibles de la commune pour répondre à leurs besoins», expose Bryan Masson, chef de cabinet du maire David Rachline. Il n’a pas fallu vingt-quatre heures à Saint-Vincent-de-Paul pour organiser la logistique.
Roseline oriente les arrivants vers l’épicerie. Des produits secs, frais, congelés et d’hygiène sont alignés sur les étals. A l’étage, des vêtements sur cintres et bientôt un