La scène semble banale : sur les pelouses du parc André-Citroën, dans le XVe arrondissement parisien, des enfants courent et s’amusent, profitant des dernières heures estivales pour jouer en plein air à la veille de la rentrée scolaire. Mais ce sont entre des dizaines de tentes colorées qu’ils slaloment, installées par leurs familles, pour bon nombre d’entre elles sans abri. A l’occasion de la 10e opération coup de poing du collectif Réquisitions, qui rassemble plusieurs associations comme Utopia 56, Droit au logement (DAL) et Paris d’Exil, plus de 600 personnes, pour la majorité d’entre elles des migrants, ont planté leurs tentes mercredi devant la préfecture de Paris et d’Ile-de-France.
Le collectif avait déjà investi ces pelouses en décembre 2020. Chacune de ses actions a permis d’héberger d’urgence 3 600 personnes, avance-t-il – exception faite de 150 hommes laissés à la rue après la précédente action fin juillet, place des Vosges. Mais pour ceux qui ont eu la chance d’être hébergés, le sursis n’a parfois été que de courte durée. «Chaque jour, on dort quelque part et puis on repart», confie une jeune mère somalienne, assise à l’entrée de sa tente, qui tient sur ses genoux ses deux filles d’un et deux ans. Fuyant la guerre, elle est arrivée en France il y a plusieurs années et a pu