Menu
Libération
Parentalité

Ali, parent trans: «J’ai envie de raconter cette histoire, parce que nos identités et nos trajectoires sont politiques»

Article réservé aux abonnés
LGBT +dossier
Assigné femme à la naissance, Ali a accouché d’une petite Salomé en 2019. Avec son époux François, ils ont obtenu la reconnaissance leur double filiation paternelle à l’état civil, dès la naissance de leur fille. Une situation encore exceptionnelle.
Ali, directeur d’un établissement médico-social, à Paris le 13 mai. (Cha Gonzalez/Libération)
publié le 16 mai 2022 à 20h14

Cette grossesse, ils ne l’ont pas médiatisée tout de suite. Pas envie de s’exposer à «des trucs violents», ou de prendre de risques, pour eux, pour leur fille, ou pour «les gens dans la même situation qu’eux». Désormais, si Ali et François font entendre leur voix, c’est pour contribuer à mettre en avant ce «vide juridique» autour de la filiation des parents trans. «L’épée de Damoclès» que François, cadre dans l’associatif de 43 ans, dit avoir longtemps sentie au-dessus de leurs têtes, semble s’être éloignée : en décembre 2019, les époux ont obtenu la reconnaissance de leur double filiation paternelle à l’état civil, dès la naissance de leur petite Salomé, sans avoir à endurer des années de combat judiciaire, une procédure d’adoption, ou une inscription en tant que «mère», case théoriquement affiliée à la personne qui accouche en droit français. Une situation exceptionnelle, sans doute une première : Ali est un homme trans qui a accouché de leur enfant. Un précédent, mais pas une jurisprudence pour autant : le fruit d’un compromis trouvé en amont de la naissance avec le parquet de Bobigny, via une rédaction «littéraire» de l’état civil, hors des cases genrées. Sur les papiers, il est écrit : «Salomé, née de Ali, né l