Cette grossesse, ils ne l’ont pas médiatisée tout de suite. Pas envie de s’exposer à «des trucs violents», ou de prendre de risques, pour eux, pour leur fille, ou pour «les gens dans la même situation qu’eux». Désormais, si Ali et François font entendre leur voix, c’est pour contribuer à mettre en avant ce «vide juridique» autour de la filiation des parents trans. «L’épée de Damoclès» que François, cadre dans l’associatif de 43 ans, dit avoir longtemps sentie au-dessus de leurs têtes, semble s’être éloignée : en décembre 2019, les époux ont obtenu la reconnaissance de leur double filiation paternelle à l’état civil, dès la naissance de leur petite Salomé, sans avoir à endurer des années de combat judiciaire, une procédure d’adoption, ou une inscription en tant que «mère», case théoriquement affiliée à la personne qui accouche en droit français. Une situation exceptionnelle, sans doute une première : Ali est un homme trans qui a accouché de leur enfant. Un précédent, mais pas une jurisprudence pour autant : le fruit d’un compromis trouvé en amont de la naissance avec le parquet de Bobigny, via une rédaction «littéraire» de l’état civil, hors des cases genrées. Sur les papiers, il est écrit : «Salomé, née de Ali, né l
Parentalité
Ali, parent trans: «J’ai envie de raconter cette histoire, parce que nos identités et nos trajectoires sont politiques»
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LGBT +dossier
Ali, directeur d’un établissement médico-social, à Paris le 13 mai. (Cha Gonzalez/Libération)
par Virginie Ballet
publié le 16 mai 2022 à 20h14
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