«J’ai déjà posé ma journée du 1er juillet !» s’exclame, Anthony, 28 ans, qui souhaite changer de nom de famille depuis dix ans. Il n’est pas le seul. D’après un sondage Ifop de février 2022, 22 % des Français seraient intéressés par cette procédure. «On ne choisit pas son nom.» Désormais si, ou presque : toute personne majeure pourra changer son nom de famille, une fois dans sa vie, simplement en déclarant son choix à la mairie. Ce changement sera enregistré après un délai d’un mois de réflexion. Si la loi rend la procédure plus aisée, elle n’ouvre pas la possibilité de prendre n’importe quel nom : juste celui des parents.
Une procédure allégée par rapport à celle, longue et aléatoire, qui existait jusqu’alors et qui devait être motivée : nom de famille discrédité ou à consonance péjorative, désir de franciser son nom ou d’en empêcher son extinction… Pour Zahra, 24 ans, qui porte le double nom de ses parents, dont l’un à consonance arabe qui selon elle «pourrait lui porter préjudice sur le marché du travail», l’ancienne procédure aurait pu fonctionner. En revanche, les motifs dits «affectifs», pour ceux désirant abandonner le nom d’un parent violent, absent ou pour toute autre raisons personnelle, avaient «très peu de chance d’aboutir», rapporte Marine Gatineau-Dupré, fondatrice du collectif Portemonnom, qui a porté le projet de loi.
Des demandes refusées
Les demandes refusées, David, 40 ans, y était habitué. «J’ai pourtant tout essayé», rigole-t-il (jaune)