Le congé paternité passe, ce jeudi, de quatorze à vingt-huit jours. Victoire ? En demi-teinte seulement, nombre de militantes et militants réclamant une durée équivalente à celle du congé maternité. Mais à y regarder de plus près, il en est pour qui, deux semaines, un mois ou six mois, c’est pareil : impensable.
Selon une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) de 2013, sept pères sur dix prennent leur congé paternité. Dans le détail, d’après un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) paru en juin 2018, il s’agit surtout d’hommes en CDI (à 80%) ou fonctionnaires (88%), quand les plus précaires s’abstiennent davantage (48% chez les CDD, 13% chez les demandeurs d’emploi). Et si 80% des professions intermédiaires et des cadres lèvent le pied quelques jours pour leur nouveau-né, ils ne sont que 28% chez les agriculteurs, artisans, commerçants et chefs d’entreprise, principalement à cause de contraintes liées à leur travail. Libération donne la parole à quatre d’entre eux.
A lire aussi
«Je le fais pour mes enfants»
Anthony, 35 ans, taxi, deux enfants (6 ans et 1 an), Doubs
«Quand j’ai dit à Madame qu’une journaliste voulait me joindre pour parler du congé paternité, elle m’a répondu : “Tu lui diras