Une photo, un cœur, deux drapeaux, et le triste décompte du nombre de jours de séparation. Sur les réseaux sociaux, plusieurs centaines de couples binationaux alertent sur leur situation, demandent des conseils pour pouvoir braver les restrictions ou interpellent des ministres. Ils se sont rencontrés lors d’un échange universitaire international, sur Internet ou dans le cadre de leur travail, et comptaient bien continuer leur relation, même séparés temporairement de plusieurs milliers de kilomètres. Mais avec l’arrivée d’une pandémie, et la fermeture des frontières, le temporaire est devenu permanent.
En août, l’Etat français a tenté un premier geste, créant une dérogation pour les couples binationaux capables de prouver d’une «relation sentimentale durable». Un laissez-passer permettant à ces amoureux d’outrepasser les restrictions et de s’offrir des retrouvailles. «Ce virus n’aime pas l’amour, nous si !» se targuait alors Jean-Baptiste Lemoyne, le secrétaire d’Etat en charge du tourisme. Dans les faits, les strictes conditions pour l’obtenir et le marasme administratif ont exclu beaucoup de couples du dispositif. Le